Une rivière atmosphérique génère de fortes précipitations sur toute une partie de la France, en particulier entre le 25 et le 27 septembre.

Il pleut beaucoup, vous l’avez sans doute remarqué. S’il n’y a rien de plus ordinaire en soi, cette séquence pluvieuse qui touche la France depuis le 25 septembre relève cependant d’un phénomène bien spécifique : une rivière atmosphérique.

Cette image de « cours d’eau » désigne en fait un couloir d’humidité dans l’atmosphère, d’une région tropicale vers une région tempérée. Ces corridors s’étendent sur de grandes distances — des milliers de kilomètres — mais sont étroits, une largeur de 400 km tout au plus, comme l’explique la Chaîne Météo. Concrètement, ces courants déplacent donc de l’humidité d’un point A tropical, vers un point B tempéré plus au nord.

Lorsque cette rivière atmosphérique arrive à destination, elle est confrontée à un air plus froid. Cette collision crée une dépression, c’est-à-dire une zone fermée de basse pression. Généralement, une dépression est propice à des nuages et à de la pluie : c’est donc aussi le résultat logique d’une rivière atmosphérique.

Un homme sous des trombes d'eau // Source : Wikimedia Commons
Un homme sous des trombes d’eau. // Source : Wikimedia Commons

En l’occurrence, celle qui nous concerne en ce début d’automne 2024 traverse l’océan Atlantique. Cette rivière atmosphérique en particulier est qualifiée de rhum express.

Cette rivière atmosphérique provoque en ce moment une tempête, Aitor, associée à des vents forts et des trombes de pluie. Sur une tranche de 24h, les précipitations seront équivalentes à celles de 2-3 semaines en temps normal. Ce phénomène traversera une grande partie de la France, avec point départ les Pays de la Loire, jusqu’aux Ardennes. Cela concerne toute la fin de semaine.

La surchauffe de l’océan en cause

Mais ce n’est là qu’une partie de l’explication. L’eau et la chaleur sont une source d’humidité.

C’est dans cette interaction que la rivière atmosphérique qui nous concerne actuellement trouve sa source : elle est nourrie par une phase de surchauffe de l’océan qu’elle traverse. « L’océan Atlantique n’a jamais été aussi chaud » un 25 septembre, précisait alors le spécialiste Serge Zaka, sur X. On compte une anomalie de +3 degrés Celsius.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le réchauffement climatique se doit d’être davantage défini comme un dérèglement climatique : les précipitations pluvieuses excessives font partie des conséquences. Le fonctionnement des rivières atmosphériques permet de comprendre pourquoi.

On estime qu’un degré de plus dans l’atmosphère entraîne une hausse de 7 % du taux d’humidité dans l’atmosphère, ce qui contribue à l’intensité et la fréquence de la pluie.

Ce qui n’est pas sans effet sur les cultures agricoles, qui dépendent des variations météorologiques, et donc de l’évolution plus globale du climat. L’excès est l’ennemi des agriculteurs. « Ces rapides alternances entre excès d’eau et sécheresses, soulignée dans les rapports du GIEC pour le nord de la France, fragilise la production agricole », rappelle Serge Zaka.

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