En Suisse, une femme de 64 ans atteinte d’une grave maladie touchant son système immunitaire est entrée dans une cabine afin d’y mettre fin à ses jours. Elle est décédée ce lundi 23 septembre, en utilisant ce dispositif, qui était alors installé dans une forêt du canton de Schaffhouse.
Cette capsule est baptisée Sarco — en raison de sa forme de sarcophage et, bien entendu, de son usage. Elle est promue par l’association controversée The Last Resort. C’est la première fois qu’elle est utilisée.
La capsule Sarco non conforme au droit en Suisse ?
Dès que la sexagénaire a été retrouvée, une enquête a été ouverte : le dispositif est considéré comme illégal en Suisse. Le suicide assisté est certes autorisé dans le pays, mais le droit l’encadre strictement et punit quiconque prête assistance à un suicide en étant « poussé par un mobile égoïste ». Il peut s’agir d’une peine de prison allant jusqu’à 5 ans, ou d’une peine pécuniaire.
De fait, une enquête pénale a été ouverte sous le chef d’accusation d’« incitation et aide au suicide ». Plusieurs membres de l’association The Last Resort ont été arrêtés pour être entendus par les forces de l’ordre. « Nous les avons arrêtées pour éviter qu’elles ne se concertent entre elles ou ne dissimulent des preuves », détaille le premier procureur de Schaffhouse, Peter Sticher. Le jeudi 26 septembre, la plupart ont été libérés, mais une demande de détention provisoire aurait été demandée à l’encontre de l’un d’entre eux, selon les informations du média suisse Blick.
Comment fonctionne Sarco ?
En entrant dans le « sarcophage », vitré avec deux fenêtres vers l’extérieur, la sexagénaire a dû répondre à une série de questions afin de valider son consentement et sa compréhension des conséquences qui en découlent. C’était ensuite à elle d’appuyer sur un bouton, afin que de l’azote soit libéré à l’intérieur. Le principe de la machine est ensuite que ce gaz fasse perdre connaissance rapidement, avant d’entraîner la mort. C’est un décès par asphyxie.
Cette capsule a été inventée par un Australien, Philip Nitschke. Ce médecin, fervent militant de l’euthanasie, avait déjà inventé une machine similaire, dans les années 1990, Deliverance, qu’il avait utilisée pour quatre volontaires, alors qu’une législation temporaire l’autorisait au nord de l’Australie. Techniquement, il est donc le premier médecin au monde à avoir pratiqué une injection létale et volontaire dans un cadre légal. Il est parfois baptisé Dr Death ou le « Elon Musk du suicide assisté ».
Nitschke a estimé sur X que cette première utilisatrice du Sarco avait eu une mort « paisible et idyllique », une mort « qu’elle a voulue ».
L’association avait initialement choisi la Suisse comme pays de promotion de cette capsule, car le droit en matière de suicide assisté y serait le plus favorable. Les avocats de l’association auraient considéré que le Sarco était en effet compatible avec le droit local. Mais les autorités ne semblent pas d’accord — l’enquête n’en est qu’au début, selon le procureur.
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