Quand on pense au système stellaire le plus proche de la Terre, on mentionne Alpha du Centaure. Cependant, il s’agit en réalité d’un groupe de trois étoiles.
L’étoile individuelle la plus proche de la Terre est l’étoile de Barnard (toutefois invisible à l’œil nu, car peu lumineuse). Elle se situe à 6 années-lumière de nous. Jusqu’à présent, aucune exoplanète n’avait été détectée autour d’elle, même si les scientifiques étaient persuadés qu’il y en avait au moins une.
Grâce aux performances exceptionnelles du Very Large Telescope (VLT), et des observations attentives pendant cinq ans, une planète a finalement été découverte en orbite autour de Barnard. Une étude de celle-ci, nommée Barnard b, vient d’être publiée ce mardi 1er octobre dans la revue Astronomy & Astrophysics.
Les recherches se sont, comme souvent, portées sur la zone d’habitabilité. Celle-ci ne correspond pas forcément à une zone où l’on pourrait trouver de la vie, mais plutôt à une zone ayant des conditions telles que les planètes qui s’y trouvent peuvent ressembler à la Terre. En somme, avec de l’eau liquide — mais pas bouillante pour autant.
L’étoile de Barnard est une naine rouge. Cela signifie qu’elle est moins massive que notre Soleil. De fait, détecter des planètes autour d’elle est plus « facile » pour les astronomes. En l’occurrence, ils ont utilisé l’outil ESPRESSO : grâce à lui, on détecte la présence de planètes grâce à l’oscillation que leur attraction gravitationnelle cause sur l’étoile.
125 degrés à la surface
Que sait-on sur Barnard b ? Elle tourne en 3,15 jours autour de son étoile. Le reste, ce sont essentiellement des mauvaises nouvelles quant à son habitabilité. En effet, sa température de surface atteint 125 degrés Celsius. Elle est encore plus proche de son soleil que ne l’est Mercure. D’ailleurs, l’eau ne peut même pas y être liquide…
« Barnard b est l’une des exoplanètes les moins massives connues et l’une des rares dont la masse est inférieure à celle de la Terre », explique l’astrophysicien Jonay González Hernández. « Mais la planète est trop proche de l’étoile hôte, plus proche que la zone habitable. Même si l’étoile est plus froide que notre soleil d’environ 2 500 degrés, il y fait trop chaud pour maintenir de l’eau liquide à la surface. »
« Mais la découverte de cette planète, ainsi que d’autres découvertes antérieures telles que Proxima b et d, montre que notre arrière-cour cosmique est pleine de planètes de faible masse », précise le chercheur Alejandro Suárez Mascareño, co-auteur de l’étude.
Malgré le profil défavorable de Barnard b, les scientifiques ne s’avouent pas vaincus pour autant. Il y a probablement d’autres planètes autour de Barnard. Ils ont d’ailleurs trouvé des éléments en faveur de la présence de trois autres planètes. L’observation continue pour tenter de confirmer leur existence.
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