C’est la plus petite des quatre grandes lunes de Jupiter, mais c’est l’une des plus prometteuses pour creuser la question de la vie extra-terrestre dans l’Univers. Europe va être la cible d’une mission de la Nasa, Europa Clipper. Objectif : évaluer si elle offre des conditions propices à l’émergence de la vie, et dans quelles proportions.

Y a-t-il de la vie dans l’Univers ? Poser cette question de la vie extra-terrestre, c’est également poser celle de l’habilité : est-ce que les conditions qui pourraient permettre l’éclosion de la vie telle qu’on la connaît sont réunies ? C’est tout l’objet de la mission Europa Clipper qui décolle dans la soirée du 14 octobre 2024.

Europa Clipper est un projet de l’agence spatiale américaine (Nasa), qui consiste à envoyer une sonde d’exploration dans le système jovien — là où se trouve Jupiter, la plus grosse planète du système solaire. Précisément, le vaisseau spatial va s’intéresser à une lune en particulier, Europe. Celle-ci a des caractéristiques potentielles très prometteuses.

L’éloignement à l’étoile ne fait pas tout

L’habitabilité d’une planète était jusqu’à présent essentiellement pensée en fonction de la distance d’une planète (ou d’une lune) par rapport à son étoile — afin de recevoir assez de chaleur et de lumière, notamment pour que de l’eau liquide puisse se former. En clair, il faut qu’il ne fasse ni trop chaud ni trop froid pour créer des conditions favorables.

Mais la communauté scientifique considère que cette approche n’est plus tout à fait pertinente. S’il faut toujours de l’eau liquide, la chaleur peut avoir une autre origine. La force de marée, soit les contraintes gravitationnelles exercées par un corps céleste très massif (Jupiter) sur un plus petit (Europe), constitue une piste d’étude.

Ces effets de marée agissent sur la structure interne d’Europe et peuvent la déformer, ce qui entraine un échauffement. Résultat, même si la température de surface est absolument glaciale (de -160 à -220 °C, selon les régions), on sait que des geysers d’eau géants s’échappent parfois, ce qui suggère que la température est « meilleure » à l’intérieur.

Surface de la lune Europe. // Source : Flickr/CC/Kevin Gill (image recadrée)
Surface de la lune Europe. // Source : Flickr/CC/Kevin Gill (image recadrée)

D’autres critères entrent en ligne de compte : il faut la présence de certains atomes (azote, carbone, hydrogène, oxygène, phosphore, soufre) pour que des combinaisons moléculaires intéressantes se forment. Il faut aussi une source d’énergie pour provoquer ces réactions chimiques. Enfin, il faut une certaine stabilité dans le temps, pour que ça opère.

Europa Clipper n’a pas la prétention de dire qu’elle va aller chercher de la vie dans Europe. Il s’agit surtout d’évaluer l’habitabilité de l’océan souterrain (ou plutôt sous-glaciaire) qui se cache derrière une barrière de glace très épaisse — on parle d’une couche atteignant potentiellement des dizaines de kilomètres.

La sonde va surtout affiner les connaissances scientifiques autour de cette lune, évaluer plus précisément son habitabilité et chercher à caractériser de façon plus juste l’océan sous-glaciaire — on considère en outre qu’il est constitué d’eau salée. Autre particularité de cette étendue océane : elle serait deux fois plus vaste que tous les océans de la Terre réunis.

« Il existe des preuves solides que la lune possède un océan d’eau salée qui pourrait être l’un des meilleurs endroits pour rechercher des environnements où la vie pourrait exister au-delà de la Terre », a commenté l’agence spatiale américaine. Mais il faudra faire preuve de patience : Europa Clipper n’arrivera sur zone qu’en 2030.

Il est possible de suivre l’envol de la mission Europa Clipper en direct.

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