C’est une tragédie qui a eu lieu au cœur des eaux tahitiennes. Le 16 octobre 2024, l’association Sea Shepherd France a révélé les images de la mort de Sweet Girl, une jeune baleine à bosse connue des locaux. Dans la vidéo (les images sont difficiles à regarder), on la voit baignant dans son sang, le haut du corps arraché. Sweet Girl est finalement morte de ses blessures, et en se noyant. En cause ? Les humains : le responsable est le capitaine d’un bateau. « Une honte absolue », selon Sea Sheperd.
Ce qu’on sait de la mort de Sweet Girl
Dans la vidéo, les images ne sont pas la seule horreur : les vocalises de Sweet Girl crient, elles aussi, toute sa détresse. Sea Shepherd évoque une « une agonie de plusieurs heures ».
Les blessures de Sweet Girl ne font absolument aucun doute : un bateau, voguant dans les mers de Tahiti, l’a percutée de plein fouet. Ce n’est pas étonnant au regard des premières informations : d’après les données MarineTraffic récupérées par Sea Sheperd, à ce moment-là, les bateaux, et notamment des ferrys, naviguaient à 30 nœuds (environ 55 km/h). Or, ka limite pourtant autorisée dans la zone est de 5 nœuds (9 km/h).
Pour une équivalence quant à la violence du choc, on considère que, lors d’un accident de la route, un piéton risque l’invalidité, avec une probabilité de 30 % d’être tué, à partir de 40 km/h ; dès 50 km/h, le piéton a 60 % de probabilité d’être tué. En l’occurrence, pour Sweet Girl, il ne s’agit pas seulement d’un choc : tout le haut de son dos a été percuté.
Si la limite de 5 nœuds est imposée, c’est aussi parce que nous sommes actuellement dans la saison des baleines, qui a lieu de juillet à novembre. Il est donc impossible, quand l’on connaît la mer, de ne pas connaître les risques de naviguer à une telle vitesse dans la région.
Sea Shepherd porte plainte
Après sa mort, la baleine a été remorquée par les garde-côtes. Le vétérinaire Olivier Betremieux, membre du RGO (Réseau des Gardiens de l’Océan) qui a mené le rapport, décrit des « blessures très graves au côté gauche, et la mâchoire supérieure n’était plus présente, ce qui empêchait toute chance de survie à court terme. »
Sea Shepherd, associé à l’association locale Mata Tohora, ont annoncé porter plainte et demander l’ouverture d’une enquête. « On mettra tout en œuvre pour identifier et faire condamner les criminels qui ont fait ça. Nous lançons en parallèle un appel à témoins », écrit l’ONG, qui dénonce un risque d’impunité.
Sweet Girl n’est pas un cas isolé
Si cette baleine à bosse portait ce nom, c’est parce qu’elle était plutôt connue des locaux et suivie. La plongeuse et photographe Rachel Moore plongeait à ses côtés. Sur Instagram, elle fait part de sa tristesse :
« J’avais espéré que son histoire serait celle de la connexion, de la curiosité, de l’amour et de la transcendance. Au lieu de cela, elle s’est terminée dans la douleur et la souffrance. Elle a été brutalement défigurée et a enduré des heures de souffrance avant de succomber à ses blessures et de se noyer. Je n’arrive toujours pas à croire que cela lui soit arrivé ; elle ne méritait pas cela après toute la gentillesse et la curiosité dont elle a fait preuve à l’égard des humains. En fin de compte, nous sommes responsables de sa mort. »
Et de rappeler que l’histoire de Sweet Girl n’est pas la seule. « Chaque année, 20 000 baleines meurent à la suite de collisions avec des navires, chacune d’entre elles étant un être sensible. Elle n’est pas qu’un chiffre ; c’était une âme incroyable qui s’est rapprochée de tant de gens. »
Quelques-uns des clichés de Sweet Girl partagés par Rachel Moore :
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