Cela va sans dire : il n’existe aucune vidéo issue de l’Égypte antique. Ni les smartphones, ni les caméscopes existaient durant l’Antiquité. A priori, ce fait est tellement logique que la précision elle-même n’a pas lieu d’être. Pourtant, une vidéo générée par intelligence artificielle s’est mise à cartonner sur les réseaux sociaux, en cette mi-octobre 2024 : on y voit la « construction » d’une pyramide.
Oui, la vidéo ressemble grosso modo à des images de l’INA, issues d’archives. On y voit des ouvriers en train de porter des pierres pour construire les pyramides. Elle montre des hommes immenses, particulièrement musclés. Cette vidéo dans laquelle tout est faux atteint presque les 50 millions de vues rien que sur X, ce 18 octobre.
Un buzz qui véhicule du vide
Pas grand monde, fort heureusement, semble être tombé dans le panneau au premier degré — rien n’est vraiment crédible sur la vidéo, ni dans la forme, ni dans le contenu.
Les fausses images présentes dans cette vidéo virale ne représentent en aucun cas des situations ne serait-ce que crédibles. Au mieux, elles permettent aux internautes de se moquer et de rire ; au pire, elles alimentent les fantasmes sur l’Égypte antique. Car, bien évidemment, en aucun cas les pyramides ont été construites par des géants portant sur leurs épaules de grosses pierres.
Rappelons en effet que les théories pseudoscientifiques sur les pyramides sont très nombreuses (jusqu’à l’intervention d’aliens, idée dont s’inspirera la franchise de science-fiction Stargate, et de géants). Le phénomène s’est accentué à l’ère d’Internet.
Du côté de l’archéologie (la véritable archéologie), les hypothèses sont bien entendu plus sérieuses. Les scientifiques essayent de percer à jour l’ingénierie qui a été mise en œuvre par les Égyptiens pour parvenir à ces édifices impressionnants. Par exemple, il y a le problème du transport des blocs. Une découverte, en 2022, a mis au jour un bras du Nil disparu, qui se trouvait sur le chemin idéal des pyramides : selon les auteurs de cette étude, ce bras pourrait être la clé de la question du transport. Mais à ce jour, il n’existe pas d’hypothèse définitive.
Ce nouveau buzz autour de l’Égypte antique n’a rien de pédagogique et ne sert fondamentalement à rien, à part à alimenter d’éventuelles théories farfelues dans les recoins obscurs de la toile.
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