Il ne vole pas encore, mais son moteur a enfin pu rugir. Dans la journée du 6 novembre, l’agence spatiale américaine a donné des nouvelles du X-59, ce projet d’avion supersonique censé effectuer très prochainement son baptême de l’air. Et pour la première fois, l’aéronef expérimental a pu enclencher sa motorisation.
Une étape satisfaisante pour l’équipe, quoique nuancée par une mauvaise nouvelle. Le calendrier du vol inaugural ne sera pas tenu, encore une fois. Dernièrement, on évoquait des essais aériens courant 2024. Il n’en sera rien. L’actualisation de l’agenda de la Nasa parle désormais d’une tentative au début de l’année prochaine, sans plus de précision.
Qu’importe : au moins, une nouvelle phase a pu être franchie. La campagne d’allumage a débuté le 30 octobre, permettant au personnel « de vérifier que les systèmes de l’avion fonctionnent bien lorsqu’il est propulsé par son propre moteur ». Précédemment, le X-59 avait besoin de s’appuyer sur des sources d’énergie externes.
Projet ancien (il remonte au milieu des années 2010), le X-59 ne brille pas particulièrement par ses performances aériennes. S’il est capable de passer le mur du son et de devenir supersonique, il doit évoluer à Mach 1,4 (environ 1 728 km/h). Sa vitesse de pointe ne va pas beaucoup plus haut. Un avion de guerre comme le Rafale peut grimper à Mach 1,8.
Passer le mur du son en toute discrétion
Cependant, la particularité du X-59 est ailleurs : il doit traverser le mur du son sans produire le bang caractéristique, grâce à un dessin du fuselage très inhabituel. L’avion est très en longueur, avec un nez extrêmement fin, ce qui donne l’impression d’une pointe de métal perçant l’air. Une aiguille fendant les cieux.
Il serait excessif de dire que le X-59 ne produira aucun son. L’idée est surtout de le rendre silencieux et inaudible pour les personnes se trouvant au sol. Dans de précédentes descriptions, le volume sonore attendu était décrit comme un bruit « sourd » et « discret » ressemblant à une porte de voiture que l’on claque (normalement).
Quand il sera fin prêt, le X-59 devra notamment voler au-dessus des États-Unis à une altitude de 55 000 pieds (aux alentours de 16,7 km d’altitude), au-dessus des hauteurs courantes observées par les avions de ligne (40 000 pieds). Ces essais permettront d’enquêter sur la façon dont le son du passage en supersonique est perçu depuis le sol.
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