La conquête spatiale sous-tend l’idée que l’humanité pourrait s’étendre dans le cosmos et, forcément, commencer à s’y reproduire. Quelle est la place de la sexualité dans ce projet ? La question n’est pas décorrélée de la biologie, car encore faut-il pouvoir se reproduire dans l’espace. Or, c’est peut-être compromis.
Des chercheurs espagnols ont prélevé 15 échantillons de sperme humain afin de le diviser en deux groupes : l’un est parti dans l’espace, quand l’autre est resté sur Terre. Plus précisément, les échantillons ont été envoyés dans les vols paraboliques ; en microgravité donc. Comme ils le relatent dans une étude publiée en octobre 2024, ils ont pu identifier une différence significative entre les deux.
Baisse de motilité, baisse de vitalité
Les spermatozoïdes exposés à la microgravité ne mouraient pas, et il y a quelques bonnes nouvelles : leur ADN n’était pas affecté et leur forme n’a pas changé. Ils souffraient en revanche de deux détériorations importantes :
- Une baisse de motilité (la faculté à se déplacer, à trouver son chemin, le mouvement) ;
- Une baisse de vitalité : moins de spermatozoïdes viables en nombre total.
Côté motilité, le plus problématique était une réduction de l’aptitude des spermatozoïdes à effectuer rapidement des mouvements curvilignes. En clair, ils peinent à trouver leur chemin et sont plus lents. Cela réduit grandement la capacité de fertilisation, puisqu’ils atteignent plus difficilement leur but. D’autant que, comme l’écrivent les auteurs de l’étude, « les conséquences négatives seraient encore plus importantes si l’exposition [à la microgravité] était plus longue. »
Quant aux causes de ces modifications du sperme humain en condition de microgravité, il n’y a aucune explication pour l’instant, tant ce type de recherches n’en est qu’au début.
Mais la reproduction risque d’être un enjeu délicat. Ce n’est pas la première étude sur le sujet qui suggère des problèmes, puisque des embryons de souris n’étaient pas viables dans cet environnement.
Ce n’est d’ailleurs pas le seul impact négatif de l’espace sur la santé : certains astronautes perdent leurs ongles, subissent une chute importante de globules rouges et leur cerveau peut très mal vivre l’expérience. Sans compter l’alimentation (dans l’espace, les salades peuvent être porteuses de maladies, car les plantes sont susceptibles aux bactéries en apesanteur).
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