Les vols ont été annulés, la visibilité est limitée à 300 mètres. Le brouillard est si épais que l’on ne voit plus le Taj Mahal de loin. Depuis quelques jours, la ville de New Delhi et sa région sont plongées dans un épais brouillard. Celui-ci n’a rien d’anodin : il s’agit plus précisément d’un smog, chargé en particules fines. La pollution de l’air y est extrêmement élevée.
Ce 14 novembre à 10h (heure française), l’indice de qualité de l’air pour la capitale indienne était de 609 selon IQAir. Dans certaines localités comme Punjabi Bagh, cet indice a grimpé ces dernières heures jusqu’à 800 (voire 1 000, montrent des habitants).
Pour comparaison, au même moment, à Paris, il était de 75, ou encore de 71 à Londres, ce qui relève déjà d’un niveau de qualité « moyenne » (à partir de 150, c’est « mauvais pour la santé »). L’indice à Delhi est donc, à ce stade, considéré comme dangereux.
Des particules PM2.5 et PM10 en concentration dangereuse
Dans le détail, on trouve une concentration de PM2.5 de 380.3µg/m³ ; et une concentration de PM10 de 564.1µg/m³. Les PM10 sont des particules de très petites tailles, dont la taille est inférieure à 1 micromètre. Elles sont toxiques. Mais les PM2.5 sont encore plus dangereuses, car encore plus fines.
Ce type de pollution, en haute concentration et lors d’une durée d’exposition prolongée, est très dangereux pour la santé. Il y a des effets sur le cerveau, les yeux, les poumons ; en résumé, elles portent atteinte à la santé respiratoire et cardiovasculaire. Une étude de 2019 a montré le lien entre la recrudescence des problèmes de santé en Inde et la pollution de l’air très accrue dans le pays.
Cette concentration en PM2.5 à Delhi est 76.1 fois supérieure à la valeur guide annuelle de l’OMS pour la qualité de l’air. Entre hier et aujourd’hui, dans la région, le dépassement était d’en moyenne 50 fois supérieur aux limites.
À un tel niveau, il existe des recommandations primordiales : éviter les activités en plein air et porter un masque en extérieur, fermer les fenêtres, utiliser un purificateur d’air. Le problème, c’est que dans cette ville aux 30 millions d’habitants, le niveau de pauvreté est si élevé que la plupart ne peuvent aucunement s’acheter de masques et encore moins protéger leur intérieur.
En Inde, le smog intervient régulièrement à cette période de l’année en raison d’une combinaison de plusieurs facteurs : la pollution s’allie à l’humidité et aux températures en baisse, ainsi qu’aux vents lents qui contribuent à la stagnation des particules.
L’accès à une bonne qualité d’air a récemment été reconnu comme un droit fondamental par la Cour suprême en Inde, mais la pratique ne suit pas vraiment la théorie. Quelques mesures ont été prises, comme la pulvérisation d’eau par des camions et des drones, en ville, pour tenter d’atténuer le smog. Avec une efficacité très marginale.
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