« Dans les données existantes, nous ne trouvons pas d’explication à cet effet, mais nous allons maintenant continuer à étudier ce processus au niveau cellulaire et moléculaire », affirme Olaf Bergmann, chercheur senior au département de biologie cellulaire et moléculaire, dans un communiqué de l’Institut Karolinska. Il a conçu et supervisé une étude sur la régénération des cellules musculaires cardiaques, appelées cardiomyocytes, parue dans le journal de cardiologie Circulation le 21 novembre 2024.
Commençons par le commencement… L’étude porte sur les patients atteints d’insuffisance cardiaque. Mais, qu’est-ce que c’est exactement ? Il s’agit d’une maladie dans laquelle le muscle cardiaque est incapable d’assurer normalement la propulsion du sang dans l’organisme.
L’insuffisance cardiaque est d’une maladie fréquente qui découle le plus souvent d’un infarctus ou d’une hypertension artérielle.
Il est bien connu qu’un cœur brisé est difficile à réparer… Littéralement parlant, en tout cas. En effet, le taux de régénération des cellules cardiaques d’un cœur sain adulte n’est que de 0,5 % par an. Pour les cœurs atteints d’insuffisance cardiaque, ce taux est encore plus bas.
Le LVAD, une pompe pour aider le cœur
Alors, pour aider ces cœurs défaillants, le traitement standard de l’insuffisance cardiaque sévère est le LVAD (Left Ventricular Assisted Device). Il s’agit d’une pompe implantée au niveau du ventricule gauche, qui aide le cœur à propulser le sang dans le corps.
De manière assez étonnante, certains des patients traités avec cette pompe présentent une nette amélioration de leur fonction et de leur structure cardiaque… au point où le retrait du LVAD peut être envisagé. Cependant, jusqu’à présent, les chercheurs ne savaient pas si cette amélioration impliquait une régénération des cardiomyocytes.
L’âge des cellules musculaires cardiaques
Dans l’étude de Bergmann, les chercheurs ont déterminé l’âge des cellules en se basant sur une méthode mesurant le carbone radioactif présent dans celles-ci. Cette méthode a été développée par Jonas Frisén, professeur et chercheur sur les cellules souches de l’Institut Karolinska.
Bergmann et son équipe ont pu constater que, chez les patients porteurs d’un LVAD présentant une amélioration de la fonction cardiaque, le taux de renouvellement des cardiomyocytes est approximativement 6 fois plus important par rapport aux sujets sains. « Les résultats suggèrent qu’il pourrait y avoir une clé cachée pour relancer le mécanisme de réparation du cœur lui-même », explique-t-il dans le communiqué de l’Institut.
Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives et porte de nouveaux espoirs thérapeutiques. D’autres études doivent encore être menées pour comprendre le mécanisme moléculaire précis derrière ce phénomène, ce qui permettrait de développer des médicaments stimulant la régénération cardiaque. Et qui sait ? Peut-être, la science trouvera-t-elle réellement un moyen de réparer les cœurs brisés.
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