Des chercheurs suédois de l’Université d’Uppsala ont étudié des fossiles d’excrément de dinosaures vieux de plusieurs millions d’années. Cette étude, publié le 27 novembre dans Nature, a permis de retracer le régime des premiers dinosaures.

« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es. » Des chercheurs de l’Université d’Uppsala, en Suède, ont réussi à faire parler les excréments fossilisés de dinosaures dans une étude publiée le 27 novembre 2024 dans le journal Nature.

Excréments fossilisés d'un gros poisson avec un intestin en spirale (d'où les spirales dans le coprolithe), montrant des écailles de poisson indiquant son régime alimentaire. // Source : Martin Qvarnström/ CC BY
Excréments fossilisés d’un gros poisson avec un intestin en spirale (d’où les spirales dans le coprolithe), montrant des écailles de poisson indiquant son régime alimentaire. // Source : Martin Qvarnström/ CC BY

Deux chercheurs suédois de l’université d’Uppsala, en collaboration des chercheurs norvégiens, polonais et hongrois, ont analysé des centaines d’échantillons de coprolithes (nom scientifique pour des excréments fossilisés). Via l’imagerie par rayonnement synchroton, une technique d’imagerie tridimensionnelle, ils ont cherché à repérer des restes de nourritures non digérés dans ces fossiles.

L’étude s’est focalisée sur le bassin polonais, une zone peu étudiée jusqu’à présent. « Pouvoir examiner ce que mangeaient les animaux et comment ils interagissaient avec leur environnement nous aide à comprendre ce qui a permis aux dinosaures de réussir autant » explique Martin Qvarnström, l’un des auteurs de l’étude, dans un communiqué.

Quel était le régime des dinosaures dans l’actuelle Pologne ?

Le résultat de ces fouilles particulières a révélé des restes de gros animaux, de plantes et d’os, rongés pour en extraire la moelle et les sels. Des restes y ont aussi été retrouvés, étonnamment bien conservés et presque complets, de poissons et d’insectes. Chez les sauropodes à long cou, les premiers grands dinosaures herbivores, ce sont diverses plantes et du charbon de bois qui ont été décelés.

Selon les chercheurs, le charbon était probablement utilisé pour détoxifier l’estomac, car certaines fougères pouvaient être toxiques.

Grand coprolite avec restes de poisson : Un fragment de coprolite densément rempli d'arêtes de poisson, probablement produit par le phytosaure Paleorhinus // Source : Martin Qvarnström
Grand coprolite avec restes de poisson : Un fragment de coprolite densément rempli d’arêtes de poisson, probablement produit par le phytosaure Paleorhinus // Source : Martin Qvarnström

Cette étude a permis de reconstituer l’écosystème des 30 premiers millions d’années d’évolution des géants du passé, une période sur laquelle les chercheurs ont très peu d’informations. Grâce à ces nouvelles données, les universitaires ont pu schématiser en cinq étapes l’évolution des dinosaures et comment ils sont arrivés à ce succès évolutif.

Le régime herbivore aurait sauvé des dinosaures

Martin Qvarnström déclare que « le changement climatique et les extinctions massives ne sont pas seulement une chose du passé. En étudiant les écosystèmes du passé, nous comprenons mieux comment la vie s’adapte et prospère dans des conditions environnementales changeantes ». Grzegorz Niedzwiedzki affirme même que : « Pour éviter l’extinction, il faut manger beaucoup de plantes, comme le faisaient les premiers dinosaures herbivores. La raison de leur succès évolutif est leur véritable amour des pousses de plantes vertes et fraîches. » Faut-il s’inspirer des dinosaures ?

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