C’est un casque à 749 dollars, dont le design léché rappelle fortement les produits Beats. Normal, l’ex-PDG de l’acquisition d’Apple, Susan Paley, est une des conseillères de Halo Neuroscience, une startup décidée à faire passer son stimulateur trans-crânien pour un accessoire de mode.
Car le casque de l’entreprise, baptisé Halo Sport, est bien plus qu’un casque ordinaire. En plus de toutes les fonctions habituelles de ce type de produit, il est équipé de picots en mousse dont le rôle est de transmettre des impulsions électriques dans le cortex moteur, qui se trouve au sommet du cerveau.
L’intensité du courant utilisé n’atteint que 2 mA, et la sensation se résume au maximum à un picotement, selon les explications de Halo Neuroscience. La puissance de la stimulation se règle depuis le smartphone, qui communique par une liaison sans fil avec le casque.
Les stimulations électriques sont censées encourager les neurones à réorganiser leurs connexions, afin d’améliorer l’efficacité de l’entraînement, en misant sur la plasticité neuronale .Ce phénomène appelé « hyperplasticité » permettrait de booster les capacités physiques autant que cognitives.
Pour donner de l’épaisseur à cette technique et lui donner une crédibilité scientifique, Halo a réalisé deux études. D’après la société, après deux semaines de test sur des membres de l’équipe américaine de saut à ski, le Halo Sport avait augmenté la puissance de saut de 13 % par rapport au groupe contrôle. Il faudra toutefois confronter ces conclusions avec des travaux supplémentaires, pour chasser des éventuels effets de biais, et indépendants, de façon à lever tout soupçon d’intérêt.
Ce casque peut-il être considéré comme un moyen de dopage ?
Pour les Jeux olympiques de Rio qui auront lieu en août, la compagnie cherche déjà se positionner comme une aide pour l’entraînement des athlètes. Elle travaille d’ailleurs avec cinq d’entre eux : trois Américains, un Trinidadien et une Sierra-Léonaise. Dans la mesure où l’usage du casque n’a pas de finalité médicale, il n’entre pas dans le champ de la régulation des autorités sanitaires américaines sur les moyens de dopage.
La stimulation transcrânienne à courant direct, ou tDCS, fait beaucoup de bruit dans la communauté scientifique depuis quelques années. Des publications montrent qu’elle induit des améliorations notables des performances cérébrales. Néanmoins, des chercheurs s’inquiètent des effets à long terme de telles impulsions électriques. Ils déplorent également le faible nombre de sujets suivis lors des études montrant la sûreté de la technique.
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