Des archéologues ont mis au jour la plus ancienne installation à grande échelle de piégeage de poissons datant de l’Amérique précolombienne. Leur étude, publiée le 22 novembre 2024 dans le journal Science Advance, analyse cette installation découverte dans le « Crooked Tree Wildlife Sanctuary » (CTWS) qui est la plus grande zone humide du Belize. Les chercheurs impliqués dans la découverte sont issus de l’Université du Vermont et de l’Université du Hampshire, ainsi que de l’Université Flinders en Australie et d’un laboratoire du Winsconsin.
Dans un communiqué, Eleanor Harrison-Buck, professeur d’anthropologie à l’Université du New Hampshire et première auteure de l’étude, explique que les canaux permettaient de rediriger l’eau des crues, et donc les poissons, vers des étangs. Les poissons étaient ainsi piégés dans des zones plus simples pour la pêche.
La datation au radiocarbone révélatrice de secrets
D’après les 26 échantillons analysés au radiocarbone, la construction a plus de 4000 ans. Elle date de ce qu’on appelle l’époque archaïque tardive et se révèle être la plus ancienne installation de ce type en Méso-Amérique. Elle a ensuite continué d’être utilisée par les Mayas, à la période formatrice (entre environ 2000 avant J.-C. à 200 après J.-C.).
Cette étude change donc la perception et la compréhension de l’époque précolombienne. « Pour la Méso-Amérique en général, nous avons tendance à considérer la production agricole comme le moteur de la civilisation, mais cette étude nous dit qu’il ne s’agissait pas seulement d’agriculture, mais aussi de récoltes massives potentielles d’espèces aquatiques », déclare Eleanor Harrison-Buck dans le communiqué.
Une histoire d’adaptation
Les échantillons prélevés dans la paroi du chantier de fouilles n’ont montré aucune trace de culture. Ce qui indiquerait que ces installations étaient uniquement dédiées à piéger les poissons. Les échantillons indiquent par ailleurs que la mise en place de ces systèmes de pêcheries a été développée en réponse à de grandes perturbations climatiques, notamment la sécheresse, enregistrées en Méso-Amérique entre 2200 et 1900 avant notre ère.
« De tels investissements intensifs dans le paysage ont peut-être finalement conduit au développement de la société complexe caractéristique de la civilisation maya précolombienne », déclare Marieka Brouwer Burg, professeur d’anthropologie à l’Université du Vermont. Des ancêtres déjà à la hauteur des Mayas que nous connaissons aujourd’hui.
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