L’offre d’applications mobiles en astronomie est riche. Cartes du ciel, traqueur de station spatiale ou simple outil de vulgarisation, il est facile de trouver des outils sympathiques et souvent gratuits.

Repérer la constellation de la Grande Ourse est relativement facile. En revanche, seul un œil plus exercé pourra trouver non loin de là Cassiopée, voire la Petite Ourse ou Orion. Ces prouesses, auparavant réservées aux initiés de l’astronomie, sont pourtant aujourd’hui largement accessibles grâce à de simples applications mobiles. Les exemples sont nombreux.

Dans la plupart de ces apps, le principe est simple : vous pointez votre smartphone vers le ciel, et les constellations invisibles pour vous apparaissent sur l’écran. Vous pouvez aussi vous amuser à trouver des étoiles emblématiques comme l’Étoile polaire, Bételgeuse ou Sirius. Ou même des planètes comme Jupiter ou Vénus, extrêmement visibles en cette fin d’année 2024. Sans oublier les objets du ciel lointain, galaxies ou nébuleuses, qu’à l’œil nu, on ne peut qu’imaginer.

« Ce n’est pas évident pour tout le monde de s’orienter dans le ciel, considère Olivier Sanguy, spécialiste en astronomie et rédacteur en chef des actualités de la Cité de l’Espace à Toulouse, interrogé par Numerama. Et avec ces applications, qui sont souvent de très bonne qualité, l’espace est accessible à tout le monde. Il y a une demande. »

Quelle est la meilleure application d’astronomie ?

Stellarium : la base

Téléchargée plus de 10 millions de fois sur Google Play, Stellarium est souvent citée comme une des apps les plus complètes pour observer le ciel. Dotée d’un catalogue de base extrêmement riche, elle autorise l’utilisateur à trier les différents astres à voir, si vous voulez vous concentrer sur les planètes, les étoiles, les galaxies, les constellations, ou même les satellites.

Capture d'écran Stellarium
Capture d’écran de Stellarium. // Source : Stellarium.org

Fiable, Stellarium est aussi très simple d’utilisation avec une interface compréhensible, y compris pour les amateurs. Il existe également un mode payant avec la possibilité d’un accès hors-ligne.

Les applications gratuites d’astronomie recommandées par un expert

Sky Map, l’astronomie de Google

Désormais en open-source, Sky Map avait auparavant été développée sous le nom de Google Sky Map. On retrouve le savoir-faire du mastodonte américain dans la simplicité de l’application. Les différences avec Stellarium sont mineures, comme avec plusieurs applications similaires, selon Olivier Sanguy : « Tant qu’on ne sort pas des sentiers battus, il n’y a pas trop de risque. Les principales applications sont gratuites, simples d’utilisation, et fiables. Ce qui va faire la différence, c’est avant tout l’ergonomie et les goûts personnels ! »

Sky Portal, pour les semi-pros

Un peu plus complexe d’utilisation, Sky Portal est particulièrement pratique pour les possesseurs de télescopes Celestron, qui peuvent paramétrer leur appareil via l’application pour pointer les objets désirés. Si vous ne possédez pas de télescope, l’application est tout aussi utile et pratique. Mais avec une interface un peu plus chargée et davantage d’informations à l’écran. Les utilisateurs plus avertis y trouveront leur compte.

Capture d'écran de SKY Portal
Capture d’écran de SKY Portal

« C’est ma préférée, précise Olivier Sanguy. Principalement parce que j’ai un Celestron, mais aussi parce que j’ai toujours été habitué à cette interface, ça joue énormément ! »

SkySafari 7 Pro (pour les plus confirmés seulement)

Les applications précédentes sont toutes gratuites, avec parfois une version payante à quelques euros. Pour la prochaine, il faut compter jusqu’à 16,99 euros pour avoir une version complète.

Plus exhaustive, avec un accès à l’interface des télescopes, mais aussi à des objets du ciel profond complètement invisibles sans un matériel de pointe, SkySafari pourra correspondre aux vrais pros de l’astronomie. En revanche, pour l’utilisateur débutant, l’intérêt reste limité, selon Olivier Sanguy. « Lorsqu’on commence, il ne faut pas prendre un outil complexe d’accès, c’est la meilleure manière de s’en dégoûter ! Il y a déjà une quantité d’offre gratuite qui est largement suffisante, même pour une utilisation avancée. »

Quelques autres apps à télécharger pour approfondir

La technologie sur laquelle reposent toutes ces applications est bien maîtrisée. Il y a d’abord les calculs sur les déplacements des astres qui sont complexes, mais mûris depuis des décennies, et largement à la portée du moindre smartphone actuel. Par ailleurs, les GPS et les compas, qui donnent l’orientation de l’appareil, se sont extrêmement perfectionnés dans les smartphones de ces 10 dernières années, voire davantage. Certains réclament un léger rééquilibrage de temps en temps, ce qui n’est pas très gênant pour l’utilisateur moyen.

Résultat, l’offre est assez large et fiable pour obtenir une carte du ciel facile et pratique à utiliser. Voici donc quelques autres outils, si vous n’avez pas choisi votre préféré parmi les précédents.

Autre conseil : pour débuter en douceur, l’idéal est d’abord de viser des objets facilement visibles. Avec un télescope, même de faible qualité, de nombreuses planètes sont accessibles et l’application peut aider à les débusquer. « Une chose à ne pas négliger, rappelle Olivier Sanguy, c’est l’option ‘lumière rouge’ disponible sur la plupart des apps. Elle évite aux yeux de se déshabituer de l’obscurité, ce qui est capital lorsqu’on scrute les étoiles pendant longtemps. »

Les apps pour découvrir la Station Spatiale internationale (ISS)

L’ISS est certainement le plus fascinant des laboratoires qui tourne au-dessus de nos têtes. Il existe notamment deux apps amusantes pour en savoir plus.

  • ISS Detector indique où et quand regarder le ciel pour espérer voir passer brièvement la station spatiale internationale (sur Android et iOS) ;
  • ISS Explorer, plus pédagogique, est un outil interactif pour explorer chaque pièce de la station grâce à un modèle 3D de bonne qualité (sur Android et iOS).

Que valent les applications officielles ? (Nasa, ESA…)

Du côté des institutions, l’app officielle de la Nasa (disponible sur Android et iOS) donne accès aux actualités de l’agence spatiale américaine ainsi qu’au service de streaming NASA+. Elle est plutôt bien conçue et il est facile de se promener entre les actualités. Néanmoins, vous n’aurez pas beaucoup plus de contenu que sur le site. Et, évidemment, tout est en anglais.

En Europe, l’application pour enfants ESAKids (disponible sur Android et iOS) est censée être une offre de vulgarisation spatiale estampillée Agence spatiale européenne, mais elle reste sommaire et vieillotte. Avec à peine 10 000 téléchargements et une moyenne de 2,8 sur 5 sur Google Play, elle peine à convaincre.

Dernière astuce : les applications pour éviter la pollution lumineuse

Pour trouver les zones les plus à l’abri de la pollution lumineuse près de chez vous, vous pouvez vous fier à Light Pollution Map (sur Android ou iOS), qui vous dira où aller pour éviter les lampadaires. Une app simple, mais bien utile, même pour certains habitants des zones rurales, pas toujours épargnés par les lumières la nuit. En revanche, l’ergonomie n’est pas idéale, et il faudra du temps d’adaptation pour s’en servir correctement, sans oublier que nombre de fonctionnalités ne sont pas accessibles dans la version gratuite.

Dans le même esprit, Ciel en péril (sur Android) est à la fois un outil pour s’informer sur la pollution lumineuse, et pour communiquer ses propres données, dans un esprit de science participative.

« Nous sommes aujourd’hui très coupés du ciel à cause de la pollution lumineuse, assure Olivier Sanguy. Lorsque les habitants des villes sont en vacances à la campagne, ils découvrent littéralement la Voie lactée qu’ils ne voient jamais d’habitude ! Ces applications peuvent aider à redonner le goût du ciel, même sans gros matériel. Ce sont des outils excellents pour découvrir l’astronomie. »

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