L’EPR de Flamanville a été connecté au réseau électrique français, le 21 décembre 2024. Il a ainsi commencé à produire ses premiers électrons. Il se situe à Flamanville, une petite ville sur la côte normande, à peu près en face de Cherbourg-en-Cotentin.
Mais, pourquoi choisir Flamanville pour la construction d’un nouvel EPR (« European pressurized reactor », signifiant « Réacteur pressurisé européen ») ? Comment choisit-on le site qui accueillera une centrale nucléaire ? C’est la question à laquelle répond Stéphane V. dans son thread X ce 23 décembre. Ce professeur de SVT, agrégé de géologie, tient le blog et le compte X de vulgarisation scientifique Terre à Terre.
Où peut-on construire une centrale nucléaire en France ?
Pour qu’une centrale nucléaire puisse être construite sur un site, il doit réunir plusieurs caractéristiques, détaillées par le professeur de SVT sur X :
- Il doit se situer à proximité d’une source d’eau pour que la centrale puisse être refroidie correctement,
- De plus, pour récupérer l’eau froide même à marée basse, il faut que la pente du littoral soit suffisamment raide,
- L’assise rocheuse sur laquelle repose la centrale doit être assez solide pour pouvoir soutenir les constructions. Or, souvent en bord de mer, ce n’est pas forcément le cas, la roche étant exposée à une forte érosion.
- Enfin, il est toujours plus intéressant que la centrale soit à l’abri des regards pour ne pas défigurer le paysage.
Le site de Flamanville réunit les conditions idéales
Le site de Flamanville réunit toutes ces conditions. Il est situé en bord de mer et se distingue par un promontoire rocheux, appelé le « Cap de Flamanville ». La centrale est bien cachée, car elle est située sur le site de « Diélette » qui est en bas d’une falaise de 70 m.
Concernant l’assise rocheuse, deux roches particulières sont présentes sur le site : le « granite de Flamanville » et des roches « cornéennes » qui sont des roches métamorphiques.
Métamorphique : se dit d’une roche dont la structure est modifiée, du fait de la chaleur et de la pression.
Ces deux types de roches sont très résistants à l’érosion et très solides, ce qui en fait un bon terrain pour la nouvelle centrale nucléaire, selon Stéphane V. : « Il s’agit de roches très résistantes et parfaitement stables, formant ainsi le substratum parfait pour l’implantation de la centrale. Les bâtiments nucléaires sont, en effet, bâtis sur le granite, et les ouvrages de site (station de pompage, salle des machines etc.) sur les cornéennes. »
Géologiquement, le site est très connu pour ces deux types roches, mais aussi parce que sa formation a commencé et évolué sur plus de 500 millions d’années.
Le seul point négatif à toute cette diversité géologique est qu’il a fallu prendre en compte les spécificités particulières de chaque roche lors du creusement du site. Cependant, comme le souligne Stéphane V, ce fut « un véritable défi technique pour les tunneliers, mais qui n’était finalement pas grand-chose au regard des difficultés rencontrées lors de la construction de la centrale elle-même… »
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