Elon Musk persiste et signe. Le milliardaire américain et fondateur de SpaceX continue de défendre un calendrier étonnant pour envoyer des astronautes sur Mars avec la fusée Starship.

Elon Musk n’en démord pas. Depuis quelques mois, l’entrepreneur américain ne cesse de répéter que SpaceX n’est qu’à deux ans d’un voyage vers Mars, et à quatre d’une mission sur la planète rouge impliquant l’envoi d’un équipage au sol. Cet objectif, le fondateur de l’entreprise américaine dédiée à l’aérospatiale l’a répété le 29 décembre.

Réagissant à un message publié sur X (ex-Twitter) qui posait la question du mode de gouvernance que les « martiens » devraient adopter sur place, Elon Musk a donné son point de vue (il faudrait, selon lui, établir un système de démocratie directe) et, surtout, répété le planning dont il semble convaincu qu’il va advenir très prochainement.

Source : Capture d'écran
Les échéances données par Elon Musk. // Source : Capture d’écran

Survol de Mars dès 2026, atterrissage en 2028 ?

Ainsi, Elon Musk prédit que des vaisseaux Starship sans équipage atterriront sur Mars dans environ deux ans, soit 2026. D’après lui, la possibilité d’un survol de la planète rouge avec un équipage à bord dès cette année-là n’est pas à exclure. Quant à une dépose d’astronautes au sol, Elon Musk estime que cela surviendra en 2028.

Ce scénario déroulé par Elon Musk part du principe que le développement du Starship sera achevé ou, du moins, suffisamment avancé pour prétendre à des vols opérationnels vers Mars. Il intègre aussi la mécanique spatiale à l’œuvre dans le Système solaire, qui octroie des fenêtres de tir tous les deux ans pour des vols optimisés entre la Terre et Mars.

La fusée Starship. // Source : Flickr/CC/SpaceX (photo recadrée et modifiée)
La fusée Starship, durant un test courant 2024. // Source : Flickr/CC/SpaceX (photo recadrée et modifiée)

Ces vols optimisés sont indispensables pour réduire la durée du voyage, qui durera au minimum un an entre l’aller et le retour, même en cas de survol de la planète rouge. C’est en effet très différent d’un voyage vers la Lune, qui en comparaison est autrement plus simple : le satellite est à moins de 300 000 km, soit un voyage de moins de deux semaines.

On sait que SpaceX a déjà procédé à un « ciblage » de Mars en 2018, quand la société a organisé le vol inaugural du Falcon Heavy. À ce moment-là, la société a eu l’idée de lancer une voiture Tesla Roadster vers la planète, avec succès. Depuis, le véhicule (avec un mannequin à bord, baptisé Starman) se balade sur une orbite croisant celles de la Terre et Mars.

La cascade de challenges à résoudre pour que les astronautes ne meurent pas en route

Mais on sait aussi qu’Elon Musk est du genre à avancer des calendriers bien trop optimistes. Si l’on se réfère à ses déclarations passées, la conquête de Mars aurait déjà dû avoir lieu en 2018, puis en 2020 et dernièrement en 2022. De fait, il n’y a rien eu non plus en 2024, hormis le lancement d’une mission de la Nasa, Europa Clipper, qui passera à côté.

2026 sera-t-il donc la bonne année, cette fois ? On peut raisonnablement en douter, d’autant que SpaceX aura un autre fer au feu, et non des moindres : le soutien au programme Artémis, qui consiste à ramener des astronautes sur la Lune. SpaceX est notamment attendu pour l’appui à l’alunissage, avec Artémis III, et au support de la station spatiale lunaire.

Seul sur Mars
Les choses peuvent mal tourner, hein Matt ? // Source : Seul sur Mars

Si le développement du Starship a connu des avancées remarquables en 2024, il y a encore bien des domaines pour lesquels les échéances d’Elon Musk apparaissent discutables. Quid, par exemple, de la protection contre les radiations durant le voyage et sur place ? Ou de la gestion des vivres et de l’air respirable, donc, de leur masse et de la place à bord ?

Quid également du mental des astronautes, confrontés à une importante solitude en raison de l’éloignement avec la Terre ? S’ils seront plusieurs à bord, et si les communications demeureront, elles seront de plus en plus soumises à un décalage temporel (jusqu’à 20 minutes une fois sur place). En cas d’urgence médicale ou technique, il faudra faire sans assistance immédiate.

Ces problématiques, immortalisées au cinéma par des œuvres comme Seul sur Mars, qui donnent un bon aperçu, certes dramatisé, de tout ce qui peut mal tourner, sont juste les plus saillantes en cas de voyage sur Mars. Autant de problématiques qu’Elon Musk n’aborde pas cette fois dans son tweet. Mais des problématiques qu’il faudra nécessairement résoudre.

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