On sait déjà que le tabagisme est dangereux pour la santé, ce n’est plus à prouver. En revanche, les données permettent désormais d’évaluer plus précisément ce « coût » des cigarettes, comme le démontre une nouvelle étude publiée dans Addiction début janvier 2025 : chaque cigarette coûterait 20 minutes d’espérance de vie, en moyenne.
Ces travaux britanniques se basent sur les données disponibles au Royaume-Uni. La précédente étude britannique ayant cette ambition avait été réalisée en 2000. Elle arrivait alors à la conclusion que chaque cigarette supprimait en moyenne 11 minutes de vie à un fumeur. Cette publication reposait toutefois exclusivement sur les hommes ; et elle était issue en grande partie d’hypothèses tirées de l’âge moyen des hommes fumeurs lors de leur décès.
Cette nouvelle étude publiée en 2025 est entièrement actualisée. Elle repose sur le traitement direct de plus gros paquets de données — plus de 50 ans de data –, provenant à la fois des hommes et des femmes, et prenant en compte des facteurs plus larges : la mortalité toujours, bien sûr, mais aussi la quantité moyenne de cigarettes quotidiennes de nos jours.
Des années de bonne santé volées par les cigarettes
L’analyse de ces données britanniques permet donc d’en arriver à l’estimation de 17 minutes de perdues pour les hommes, 22 pour les femmes, pour chaque cigarette, ce qui amène à une moyenne de 20 minutes par personne. En additionnant ces 20 minutes par cigarette, les auteurs estiment que l’espérance de vie d’une personne n’arrêtant pas de fumer est réduite de 10 à 11 ans.
Les données épidémiologiques indiquent que « les dommages causés par le tabagisme sont cumulatifs et que plus la personne s’arrête tôt et plus elle évite de fumer de cigarettes, plus elle vit longtemps », expliquent les auteurs. Ils illustrent : une personne qui arrête de fumer au 1er janvier 2025 sauve une journée entière de sa vie dès le 8 janvier, une semaine entière de sa vie dès le 20 février ; et un mois, le 5 août. À la fin de l’année, le fumeur ayant arrêté au 1er janvier peut avoir évité de perdre 50 jours de sa vie.
Les auteurs ajoutent que « le tabagisme empiète principalement sur les années intermédiaires relativement saines plutôt que de raccourcir la période de fin de vie, qui est souvent marquée par des maladies chroniques ou des handicaps ». Par conséquent, un fumeur de 60 ans aura un profil de santé d’un non-fumeur de 70 ans.
Ce chiffre est une moyenne
Cette étude n’est pas sans limitation : le chiffre de 20 minutes est une moyenne qui n’est pas universelle, puisqu’elle rassemble toute la population du Royaume-Uni intégrée aux data, et tous les âges. « Certains fumeurs vivent longtemps et en bonne santé, tandis que d’autres succombent à des maladies liées au tabagisme, voire meurent dans la quarantaine », précisent les auteurs. Ces variations sont « dues à des différences dans les habitudes de consommation (nombre de bouffées, profondeur de l’inhalation, etc.), au type de cigarette fumée et à la sensibilité individuelle aux substances toxiques contenues dans la fumée de cigarette ».
Qui plus est, chaque cigarette n’aurait pas le même impact sur la santé qu’une autre. De même que « l’âge auquel on commence à fumer peut également jouer un rôle, les personnes qui commencent à fumer à un plus jeune âge étant potentiellement plus vulnérables aux maladies liées au tabagisme ».
Arrêter de fumer est bénéfique
Malgré les limitations sur ce chiffre spectaculaire, la conclusion de l’étude rejoint le consensus scientifique sur les dangers du tabac. Les auteurs affirment qu’« arrêter de fumer à tout âge est bénéfique », mais aussi que « plus tôt les fumeurs quitteront cet escalator de la mort, plus ils pourront espérer vivre longtemps et en bonne santé ».
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