Une femme a été détectée positive au mpox, à Rennes, en Bretagne. Il s’agit d’un nouveau variant de ce virus, clade 1b, plus transmissible, plus dangereux. Ses jours ne sont pas en danger.

Une patiente a été prise en charge à Rennes, le 7 janvier 2025, après avoir été détectée positive à un virus appelé Mpox. Voici ce qu’il faut savoir.

1. Qu’est-ce que le mpox ?

Le mpox (monkeypox) est né d’une zoonose : la maladie est passée des animaux vers l’être humain. Son autre nom, « variole du singe », n’est pas approprié : si la maladie a été isolée pour la première fois chez un singe, elle n’est pas spécifique à cette espèce — son réservoir animal principal est celui des rongeurs. L’expression « variole du singe » a été stoppée en 2022 par l’OMS.

La maladie a été identifiée chez des humains dans les années 1970, en Afrique (République démocratique du Congo, RDC). La transmission est interhumaine, elle se transmet de personne à personne.

Micrographie électronique à transmission colorisée de particules immatures du virus mpox (rose avec enveloppe virale orange) trouvées dans une cellule VERO E6 infectée (verte), cultivée en laboratoire.  // Source : Image prise au NIAID Integrated Research Facility (IRF) à Fort Detrick, Maryland.
Micrographie électronique à transmission colorisée de particules immatures du virus mpox (rose avec enveloppe virale orange) trouvées dans une cellule VERO E6 infectée (verte), cultivée en laboratoire. // Source : Image prise au NIAID Integrated Research Facility (IRF) à Fort Detrick, Maryland.

Des épidémies surviennent régulièrement en Afrique, notamment dans le Centre et à l’Ouest, avec un taux de mortalité allant de 1 % à 3,6 % pour le clade 2, ouest-africain, et jusqu’à 10 % pour le clade 1, centre-africain. Depuis 2022, l’Europe est aussi concernée par des cas sporadiques : on comptait 215 cas en France, en 2024.

Il se transmet par des relations sexuelles, des baisers, par le contact physique avec un objet contaminé, ou par des particules aéroportées (postillons) lors d’un contact proche et prolongé.

2. Quels sont les symptômes du Mpox ?

Les symptômes sont similaires à ceux de la variole : des éruptions pustuleuses, ainsi que de la fièvre et des difficultés respiratoires.

La période d’incubation (avant que les symptômes se déclarent) est de 5 à 21 jours après l’exposition au virus. La personne infectée est contagieuse dès le début. La maladie dure entre 2 à 5 semaines.

Avec une bonne prise en charge, la maladie se soigne très bien. Mais en Afrique, dans les régions où l’accès au soin est difficile, le mpox devient mortel, notamment pour les enfants et les personnes immunodéprimées.

Le mpox provoque des lésions pustuleuses. // Source : A. McCollum/Wikimedias commons
Le mpox provoque des lésions pustuleuses. // Source : A. McCollum/Wikimedias commons

La vaccination contre la variole protège également très efficacement contre ce virus dérivé de la variole. Le recul de la vaccination antivariolique en Afrique est souvent associé à l’augmentation des cas de la maladie.

3. Le nouveau variant clade 1b

En 2024, un nouveau variant inquiète l’Organisation mondiale de la Santé : le « clade 1 b ». En RDC, le nombre de cas est en forte augmentation à cause de ce variant, qui a aussi été détecté dans quatre pays européens depuis l’été dernier : Suède, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique. Cette souche s’avère plus transmissible, mais aussi plus dangereuse. En août, l’OMS a déclaré la maladie comme urgence de santé publique de portée internationale (ce n’est toutefois pas le même statut qu’une pandémie).

4. Ce qu’on sait de la patiente à Rennes

La patiente infectée au mpox, à Rennes, et prise en charge au CHU Pontchaillou, va bien. Elle n’a pas de symptômes graves, seulement de la fièvre et des lésions similaires à celles de la varicelle. Ses jours ne sont pas en danger. Si elle ne revenait pas de l’Afrique centrale, le ministre de la Santé Yannick Neuder précise toutefois qu’elle a été « en contact avec deux personnes qui reviennent de Centrafrique ». Il a ajouté qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter : cette infection ne semble pas à l’origine d’un risque épidémique pour l’instant.

L’ARS Bretagne indique que « les investigations sont en cours pour rechercher l’origine de la contamination et identifier l’ensemble des personnes-contacts à risque autour du cas diagnostiqué ».

5. La vaccination contre le mpox

La vaccination, très efficace, contre le mpox est une clé dans la lutte contre cette maladie, quel que soit le clade concerné, ce qui vaut donc aussi pour le dernier variant en date, le clade 1b.

« Conformément à l’avis de la Haute autorité de santé (HAS) du 29 août 2024, la vaccination est recommandée à titre préventif en préexposition pour les personnes à haut risque d’exposition, et à titre réactif pour les personnes contacts à risque autour d’un cas de mpox », rappelle l’ARS Bretagne.

La liste des personnes à « haut risque d’exposition » telle que rapportée par Santé publique France :

  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) rapportant des partenaires multiples et les personnes trans rapportant des partenaires multiples
  • Les travailleurs et travailleuses du sexe / les personnes en situation de prostitution
  • Les professionnels des lieux de consommation sexuelle
  • Les partenaires ou personnes partageant le même lieu de vie que celles à haut risque d’exposition susmentionnées.

Santé publique France recommande aussi l’usage des gestes barrières à toute personne se rendant en Afrique centrale :

  • Se laver fréquemment les mains
  • Éviter les contacts avec des personnes infectées par le mpox ou présentant des éruptions cutanées pouvant évoquer le mpox, avec les objets potentiellement contaminés par ces personnes (les vêtements, le linge de maison ou la vaisselle), ainsi qu’avec les animaux et particulièrement les rongeurs.
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