Une étude australienne met en lumière le fait que la pratique régulière du jeu vidéo est corrélée avec de meilleurs résultats scolaires. Mais le lien de cause à effet n’a pas pu être mis en évidence.

La pratique du jeu vidéo est-elle susceptible d’améliorer les résultats scolaires d’un élève ? Alors que ce hobby est parfois décrié dans les médias à l’occasion de sordides faits divers, cette piste est celle dans laquelle s’est engagée une étude australienne conduite par des membres de l’institut royal de technologie de Melbourne que relaie notamment le Guardian.

Que dit l’étude ?

Que les individus qui jouent régulièrement à des jeux vidéo en ligne ont en moyenne des résultats scolaires supérieurs à leurs petits camarades de classe. Un constat qui a été fait dans trois matières (lecture, mathématiques et sciences), avec des écarts loin d’être anodins. En maths et en lecture, l’écart est de 15 points au-dessus de la moyenne pour les joueurs, et de 17 points pour les sciences.

Manette

L’influence supposée du jeu vidéo sur les capacités cérébrales des joueurs a déjà fait l’objet d’études par le passé. On se souvient par exemple qu’une publication dans la revue Nature a nuancé le rôle soi-disant bénéfique des jeux qui entraînent le cerveau, en relevant l’absence d’impact sur le niveau du QI, la capacité de raisonnement, de mémoire, d’attention, de planification ou de repérage dans l’espace.

Une autre étude, venue des Pays-Bas, a constaté de son côté que ceux qui jouent à des jeux de tirs à la première personne (FPS) auraient des temps de réponse plus courts que les autres lorsqu’ils doivent basculer d’une tâche à une autre. Les universitaires notaient que ceux qui jouent souvent à des FPS ont une « flexibilité cognitive supérieure » du fait de « l’entraînement » qu’ils reçoivent.

Mathématiques, lecture et sciences

Dans le cas de la recherche australienne, c’est un échantillon de 12 000 lycéens qui a été retenu, en observant leurs notes obtenues dans le cadre de PISA (Program for International Student Assessment). PISA est un dispositif de suivi pour les pays membres de l’OCDE pour évaluer les performances de leurs systèmes éducatifs, et dont les conclusions font régulièrement l’actualité.

Pour Alberto Posso, de l’Institut royal de technologie, le fait que des élèves jouant à des jeux aient en moyenne de meilleures notes que les autres n’est pas forcément une surprise. « Quand vous jouez à des jeux en ligne, vous résolvez des puzzles pour passer au niveau suivant et cela implique d’utiliser des savoirs généraux en maths, en lecture et en sciences que vous avez apprises au cours de la journée ».

La corrélation qui se dessine entre le niveau d’un élève et sa pratique du jeu vidéo doit toutefois être considérée avec prudence.

Une étude qui a ses limites

Est-ce que cela veut dire qu’un lycéen qui, a force de jouer, devient meilleur dans les diverses matières évoquées plus haut, ou bien que le hobby du jeu vidéo attire de base d’abord ceux qui ont déjà de bonnes notes ? Dans un cas, il y a un lien de causalité qui peut être relevé, mais pas dans l’autre. À cette question cruciale, l’étude n’est pas en situation de répondre.

Il ne faut pas perdre de vue que les écarts dont il est question, s’ils existent et qu’ils ne sont pas insignifiants, ne sont pas excessivement profonds : on parle en effet d’une différence de 3 % entre la moyenne des élèves qui jouent souvent aux jeux vidéo et celle des autres. Une différence qui n’est sans doute pas assez prononcée pour pouvoir tirer des conclusions définitives sur le rôle du jeu vidéo sur les capacités intellectuelles.

 

 

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