La fusée Ariane 6 s’envolait pour la première fois en juillet 2024. Il s’agissait alors d’une démonstration, servant à confirmer la capacité de la fusée européenne à voler. Les yeux sont dorénavant tournés vers le premier vol commercial d’Ariane 6, qui doit permettre à l’armée française de mettre en service un satellite militaire.
À l’origine prévu fin 2024, ce premier vol commercial d’Ariane 6 a accusé du retard. Il aura finalement lieu le 26 février 2025, a annoncé Arianespace le 28 janvier. Le décollage aura lieu depuis le port spatial européen de Kourou, en Guyane française, à 17h24 (heure de Paris).
Ariane 6 installera un satellite militaire dans l’espace
Le satellite d’observation CSO-3 (pour « Composante spatiale optique ») sera lancé par Ariane 6 dans le cadre d’une mission baptisée VA263. Ce sera le troisième d’un lot de satellites de reconnaissance optique, servant à des fins militaires, les deux précédents ayant déjà été lancés par Arianespace. Une heure après le décollage de la fusée, CSO-3 doit être placé à environ 800 km d’altitude, en orbite dite héliosynchrone. Concrètement, cela signifie que le satellite passera toujours à une même latitude (un même endroit) à la même heure toute l’année.
Le premier vol commercial d’Ariane 6 sera le 352e lancement effectué par Arianespace. « Avec ce lancement au service de la défense française et des besoins capacitaires de plusieurs pays partenaires, Arianespace garantit à la France et à l’Europe un accès autonome à l’Espace, au bénéfice de l’ensemble de nos concitoyens », s’est félicité David Cavaillolès, le Président exécutif d’Arianespace, dans le communiqué annonçant la date du vol.
L’enjeu est effectivement de taille pour la souveraineté spatiale de l’Europe. Après une période marquée par des déboires (avec la fusée Vega-C) et des retards (du côté d’Ariane 6), les fusées européennes ont commencé à redresser la tête en 2024. Pendant que SpaceX lance à un rythme extrêmement soutenu ses fusées réutilisables Falcon 9, et teste régulièrement sa fusée géante Starship, l’Europe spatiale a forcément souffert de la comparaison. Avant la qualification d’Ariane 6, les Européens ne pouvaient plus lancer par eux-mêmes un satellite.
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