« C’est la dernière pièce d’un puzzle qui occupe les chercheurs en biologie synthétique depuis de nombreuses années maintenant. » C’est avec ces mots qu’est décrite cette toute nouvelle découverte par le professeur Sakkie Pretorius, co-chercheur en chef et vice-chancelier adjoint de l’Université Macquarie, en Australie.

Des chercheurs internationaux, dirigés par des scientifiques de l’Université Macquarie, ont réussi à finaliser un chromosome artificiel. Celui-ci fait partie du premier génome de levure entièrement synthétique. L’article a été publié dans le magazine Nature Communications ce 20 janvier 2025.

Le projet, nommé Sc2.0, visait, depuis 2006, à recréer synthétiquement et pour la première fois un génome eucaryote (un organisme possédant un noyau). Les expériences ont été menées à partir de la souche de levure boulangère Saccharomyces cerevisiae et d’un nouveau néochromosome (un chromosome qui n’existe pas normalement dans la nature) d’ARNt. L’ARNt (pour ARN de transfert) intervient dans la formation des protéines dans la cellule.

La finalisation du dernier chromosome de la levure

Ce travail montre comment les chromosomes modifiés peuvent être conçus, construits et remodelés pour enlever leurs erreurs. La finalisation de ce dernier chromosome, appelé synXVI, a permis aux scientifiques d’approfondir de nouvelles manières de créer des micro-organismes et de perfectionner la mise au point de différentes souches génétiquement. Ces modifications et mises au point ont accéléré le développement des levures. Pour autant, cette accélération du processus n’empêche pas les levures créées de rester adaptées aux applications biotechnologiques.

Effet du réseau pRS413-tRNA sur la croissance de synXVI. // Source : Construction et refonte itérative de synXVI un chromosome synthétique Saccharomyces cerevisiae de 903 kb; Nature Communication
Croissance du chomosome synXVI. // Source : URL

Dr Hugh Goold, chercheur au Département des industries primaires de la Nouvelle-Galles du Sud et chercheur postdoctoral honoraire à l’École des sciences naturelles de l’Université Macquarie, déclare dans un communiqué : « Cette découverte a des implications importantes pour les futurs projets d’ingénierie du génome, aidant à établir des principes de conception qui peuvent être appliqués à d’autres organismes. »

Le but ? Des organismes plus résilients

Le but à terme ? Créer des organismes plus résilients. Pourquoi ? Pour sécuriser les chaînes de production alimentaire et de médicaments. Ainsi, la population mondiale pourrait faire face plus sereinement au changement climatique et aux futures pandémies.

Le docteur Briardo Llorente, directeur scientifique de l‘Australian Genome Foundry conclut : « Cette réalisation ouvre des possibilités passionnantes pour développer des processus de bio-fabrication plus efficaces et durables, de la production de produits pharmaceutiques à la création de nouveaux matériaux. »

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