Les microplastiques sont des nanoparticules — ultra-fines — de plastique. Ils s’accumulent partout, en masse. L’Arctique en est pollué. On en trouve dans la pluie. On en trouve au fond de nos poumons. On en trouve dans le sang humain. On en trouve dans le sperme. On en trouve dans les placentas. Heureusement, notre cerveau est épargné… n’est-ce pas ? La réponse est non : le cerveau est tout aussi contaminé par les microplastiques. Nulle partie de notre corps ne semble y échapper.
Une étude publiée le 3 février 2025 dans Nature Medicine s’est penchée sur l’examen post-mortem de tissus cérébraux, entre 1997 et 2024. Les scientifiques ne se sont pas contentés d’y trouver des traces de micro- et nanoplastiques. Ils ont identifié une tendance significative à la hausse du nombre de ces plastiques.
50 % d’augmentation en 8 ans
En 2016, la quantité en microgrammes (μg) de microplastique dans les tissus étudiés était légèrement supérieure à 3 000 μg. En 2024, cela s’approche de 5 000 μg. On compte une augmentation de quasiment 50 % en huit ans. Depuis 1997, elle est encore plus élevée. À l’échelle de chaque fragment, les particules de plastique trouvées — des éclats et flocons — ne faisaient que quelques nanomètres (un milliardième de mètre). Ils proviennent de la dégradation de morceaux plus gros de plastique, ou encore des vêtements.
Le plastique le plus couramment identifié dans cette étude, au sein des cerveaux, est le polyéthylène, à hauteur de 75 %. On le trouve dans les sacs plastiques, les emballages de produits alimentaires, et les bouteilles. Les auteurs n’ont pas trouvé de différence dans la proportion de microplastique en lien avec l’âge, le sexe, l’origine ni même la cause du décès. L’accumulation était plus élevée chez les personnes atteintes de démence, mais l’étude n’était pas en mesure de trouver un lien de causalité entre les deux.
« Ces résultats soulignent la nécessité de mieux comprendre les voies d’exposition, les voies d’absorption et d’élimination et les conséquences potentielles des plastiques sur la santé dans les tissus humains, en particulier dans le cerveau », indiquent les auteurs dans leurs conclusions.
Cette tendance à la hausse reflète l’augmentation de la pollution plastique dans son ensemble. Une étude parue en 2022 alertait : dans les vingt prochaines années, nous pourrions passer de 10 millions de tonnes de plastique déversées dans la nature à… 30 millions.
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