Il y a moins de 0,04 % de chance que l’astéroïde Bennu impacte la Terre le siècle prochain. Malgré tout, des scientifiques ont simulé une telle rencontre, pour en tester les effets. Ce n’est pas joli, mais certains êtres vivants s’en sortent.

Les titres de presse nous ont habitués à un certain catastrophisme autour des astéroïdes. Tous les quatre matins, la Terre serait menacée. En réalité, ce sont des approches fantaisistes : l’astéroïde Bennu n’a jamais « frôlé » à proprement parler la Terre, en 2022. En revanche, les scientifiques s’intéressent bien à ces risques, en anticipation d’un avenir lointain.

« Il y a une probabilité estimée à 0,037 % que l’astéroïde Bennu frappe la Terre en 2182 », estime une étude parue le 5 février 2025. Les auteurs ont malgré tout tenté de simuler ce que donnerait un tel impact : l’enjeu scientifique est important en termes de prévention des risques, et de compréhension, car le dernier impact massif réel, Chicxulub, remonte à 66 millions d’années — il a participé à la fin des dinosaures.

Un « hiver à l’impact brutal »

L’astéroïde Bennu est bien plus petit que celui de Chicxulub. Là où ce dernier mesurait environ 10 km (c’est une estimation), Bennu fait 500 mètres.

Représentation de l'astéroïde Bennu. // Source : Nasa (image recadrée)
Représentation de l’astéroïde Bennu. // Source : Nasa (image recadrée)

La simulation informatique créée par ces scientifiques sud-coréens montre que, même sous cette taille, l’impact est… massif :

  • Il injecterait « jusqu’à 400 millions » de tonnes de poussière dans la stratosphère ;
  • Il causerait des « perturbations marquées » du climat, de la chimie atmosphérique et de la photosynthèse mondiale — les plantes, par exemple, mettraient un certain temps à s’en remettre ;
  • Les températures moyennes mondiales baisseraient de 4 degrés Celsius ;
  • Les précipitations mondiales chuteraient de 15 % ;
  • L’appauvrissement de l’ozone stratosphérique a un effet néfaste non seulement sur les écosystèmes, mais aussi sur la santé humaine « en raison de l’augmentation du rayonnement ultraviolet (UV) à la surface ».

« Cet hiver à l’impact brutal créerait des conditions climatiques défavorables à la croissance des plantes, entraînant une réduction initiale de 20 à 30 % de la photosynthèse dans les écosystèmes terrestres et marins », explique l’un des auteurs. « Cela entraînerait probablement des perturbations massives de la sécurité alimentaire mondiale. »

Mais il ne faut pas sous-estimer la résilience de la nature. Les chercheurs ont identifié des « succès », aussi, dans leur simulation. Les algues y survivent et, plus encore, y connaissent une forte croissance.

Quant aux humains… comme pour la vie sauvage, la viabilité de nos habitats en serait fortement réduite. Cela ne sonnerait toutefois pas forcément le glas d’une extinction.

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