La guerre contre la science et le climat continue aux États-Unis. Peu après que Donald Trump a annoncé le départ des États-Unis de l’Accord de Paris, ou encore que les publications scientifiques du CDC aient été temporairement mises à l’arrêt pour en censurer le contenu, on a appris le 5 février 2025 que les équipes d’Elon Musk se sont introduites par surprise, et de force, au NOAA. Le milliardaire est à la tête du DOGE — un nouveau département dédié à l’« efficacité gouvernementale ».
Le NOAA — National Oceanic and Atmospheric Administration — est une agence gouvernementale dédiée à la surveillance météorologique, ainsi qu’aux recherches scientifiques sur le changement climatique. Or, la situation est d’autant plus troublante que Donald Trump adopte un discours climatosceptique. Malgré tout, cette « perquisition » reste bien mystérieuse quant à ce qui était visé.
Les programmes de diversité encore visés ?
D’après Andrew Rosenberg, chercheur anciennement membre du NOAA, cité par CBS, les équipes d’Elon Musk ont cherché « à accéder aux systèmes informatiques, comme ils l’ont fait dans d’autres agences ».
Mais, plus troublant, ces équipes dédiées à l’« efficacité gouvernementale » n’étaient pas là pour évaluer l’efficacité de l’agence. « Ils ne posent pas de questions de fond sur ce que fait la NOAA et sur l’importance de son rôle. Il ne s’agit pas d’un examen visant à déterminer l’efficacité. »
Il semblerait, selon les informations d’Axios, que les bases de données aient été passées au peigne fin pour identifier des employés en lien avec les politiques de DEIA — c’est-à-dire de diversité, d’équité, et d’inclusivité.
Ce n’est pas si surprenant dans le contexte : l’administration de Donald Trump a déclaré une guerre politique et administrative à l’encontre de ces DEIA. Il y a quelques jours, la Nasa tuait son propre programme de diversité, en demandant aussi à ses employés de dénoncer leurs collègues qui poursuivraient malgré tout un semblant d’inclusivité, sous peine de sanctions. Les termes LGBTQIA+ ont été supprimés des sites officiels liés à la Maison-Blanche, de même que des services, pages d’information, programmes.
Cette intervention dans les locaux du NOAA, ne laisse en tout cas pas les salariés de l’agence, ni la communauté scientifique, de marbre. L’inquiétude est palpable : « Le niveau d’anxiété du personnel est élevé, en partie parce que l’influent rapport Project 2025 appelle à la fin des travaux de l’agence sur le climat, à la privatisation du National Weather Service et à l’éclatement de l’agence dans son ensemble », indique Axios. Une réduction du personnel de 50 % aurait notamment été évoquée, ainsi qu’une baisse de 30 % du budget, selon les informations de CBS. L’agence est portée par 12 000 salariés, dont 6 773 scientifiques et ingénieurs.
Le NOAA dispose de l’une des plus grosses bases de données météorologiques et climatiques au monde. L’une de ses missions est aussi d’identifier les phénomènes extrêmes. « La NOAA est essentielle pour les prévisions météorologiques, la recherche scientifique et bien d’autres choses encore. Leur travail essentiel permet de sauver des vies », rappelle le sénateur américain Chris Van Hollen sur X.
« Elon Musk et ses hackers du DOGE sont en train de saccager le gouvernement fédéral, obtenant illégalement un accès illimité aux informations privées des Américains et réduisant à néant les programmes dont les gens dépendent », ont déclaré les députés démocrates Jared Huffman et Zoe Lofgren dans un communiqué. « Ils ont maintenant atteint la NOAA, où ils font des ravages dans les systèmes scientifiques et réglementaires qui protègent la sécurité et les emplois des familles américaines. »
Aucun commentaire n’a été fourni par le DOGE.
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