Que va-t-il advenir de la station spatiale internationale dans dix, quinze ou vingt ans ? Va-t-elle subir le même sort que la station Mir, avec une désorbitation progressive et un crash des morceaux restants dans une zone délaissée de l’océan Pacifique, loin de tout ? Ou faut-il s’attendre à une extension de ses missions, même si des partenaires très importants finissent par se retirer ?
Voilà le genre de questions qui vont devoir se poser au plus vite les agences spatiales — et derrière elles, les nations — impliquées dans le projet ISS. En effet, le principal contributeur, à savoir les États-Unis, n’a pas l’intention de participer à l’aventure encore bien longtemps : si les activités au sein de l’ISS sont pour l’instant organisées jusqu’en 2024, la Nasa tient de plus en plus à se concentrer sur autre chose.
La Nasa veut passer la main
Fin décembre, William Gerstenmaier, l’administrateur adjoint responsable du programme d’exploration spatiale habitée, lors d’une réunion avec comité consultatif de l’administration, déclarait que la Nasa allait sortir de l’ISS aussi rapidement qu’elle le peut. « Que notre place soit occupée par le secteur privée ou non, la vision de la Nasa est que nous allons essayer d’en sortir ».
C’est ce même son de cloche que l’on entend cette fois de William Hill, administrateur adjoint de la Nasa pour le développement des systèmes d’exploration, dans une vidéo repérée par The Register. « En définitive, notre désir est de remettre l’ISS soit à une entité commerciale soit à une autre boîte privée de sorte que la recherche en orbite terrestre basse puisse se poursuivre ».
Pour William Hill, la passation de témoin pourrait se faire au milieu des années 2020. À ce moment-là, des entreprises américaines comme SpaceX et Boeing seront tout à fait capables d’acheminer des hommes vers l’ISS (les premiers vols habités doivent débuter en 2017 pour SpaceX et 2018 pour Boeing), en complément de la Russie et de son programme Soyouz.
De façon générale, la Nasa se prépare à laisser le champ libre au secteur privé pour les activités au niveau de l’orbite terrestre basse pour une raison bien simple : il faut que l’agence puisse se concentrer totalement sur des programmes d’exploration beaucoup plus ambitieux, beaucoup plus coûteux et beaucoup plus complexes. On pense bien sûr à la Lune, mais surtout à Mars.
À titre d’exemple, la Nasa est actuellement engagée dans le développement du Space Launch System (SLS). Il s’agit du futur lanceur spatial lourd de l’agence américaine, dont le coût est évalué à 35 milliards de dollars. C’est avec un tel engin que la Nasa escompte rendre visite dans quelques décennies à la planète Mars. Et les moyens de l’agence n’étant pas extensibles à l’infini, il faut faire des arbitrages. « On va avoir besoin de tout le monde », a prévenu William Hill.
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