Le grand jour approche pour Ariane 6. Dans quelques jours, la toute nouvelle fusée européenne décollera de Guyane pour effectuer enfin son premier vrai vol commercial. Il s’agira de mettre en orbite un satellite de reconnaissance optique qui servira à l’armée française, le dernier exemplaire d’une série de trois (les deux autres sont déjà en place).
Les enjeux sont importants pour ArianeGroup (qui gère la conception, de la fabrication et de l’assemblage du lanceur) et Arianespace (qui commercialise les vols et exploite la fusée), car tout incident lors de ce vol entrainera des retards terribles pour l’Europe spatiale. Ce serait aussi un coup dur pour le Vieux Continent et ses ambitions d’autonomie.
La bonne nouvelle, toutefois, c’est que la fusée a déjà volé. En juillet 2024, Ariane 6 a effectué son baptême de l’air avec un vol inaugural qui a permis à l’Europe de retrouver une capacité propre — elle était privée ponctuellement de lanceur lourd avec la retraite d’Ariane 5. Aux côtés d’Ariane 6, on trouve Vega-C, qui occupe le segment des lanceurs légers.
ArianeGroup et Arianespace ne se lancent donc pas à l’aveugle (lors du premier vol, la fusée accueillait neuf cubesats, cinq expériences, ainsi que des déployeurs et capsules de rentrée atmosphérique). C’est d’ailleurs à cette occasion qu’une panne a eu lieu dans l’étage supérieur, empêchant son troisième rallumage et sa désorbitation.
Le planning d’Ariane 6 pour 2025 et 2026
Assurément, un succès lancerait l’année 2025 de la meilleure des façons pour Ariane 6, qui doit aider l’Europe à mieux batailler sur le marché des lanceurs face à SpaceX. En la matière, le travail reste colossal : il n’est en effet prévu que cinq lancements en 2025, là où SpaceX en a déjà bouclé une vingtaine depuis le début de l’année.
La cadence doublera certes en 2026, avec un nombre de tirs annoncé à 9 ou 10. « Nous avons un plan de montée en puissance très rapide », a assuré David Cavaillolès, le nouveau patron d’Arianespace, cité par Space News. Mais cela reste encore à des années-lumière de la cadence de SpaceX, y compris en incluant les tirs de Vega.
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Parmi les tirs prévus en 2025, outre le satellite CSO-3 (Composante Spatiale Optique) de l’armée, il est prévu la mise en orbite de deux nouveaux satellites pour la constellation Galileo. Il y aura aussi un premier envoi de satellites pour le projet de méga-constellation d’Amazon, pour proposer un accès à Internet par satellite comme Starlink.
À moyen et long terme, Ariane 6 doit se faire remplacer par une nouvelle fusée Ariane, baptisée Ariane Next, un nom de code pour un projet qui doit voir le jour après 2030. Alors qu’Ariane 6 a été développé avec le souci de réduire les coûts de développement et de fabrication, Ariane Next ouvrira la voie aux lanceurs en partie réutilisables. Comme SpaceX.
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