Les restes d’une fusée SpaceX sèment une pluie de débris au-dessus de l’Europe

C’est une scène spectaculaire que quelques observateurs ont pu voir dans la nuit du 18 au 19 février 2025, en levant les yeux vers le ciel. Traversant la voûte céleste, des traits incandescents filaient à vive allure, en suivant approximativement la même direction. On aurait pu confondre la scène avec une pluie d’étoiles filantes.

Pourtant, ce qu’il s’est passé cette nuit-là au-dessus de l’Europe n’est pas le résultat de météores brûlants dans l’atmosphère — même si à cette période de l’année, on peut admirer les y-Normides et les Alpha Centaurides. Ce qui a survolé le Vieux Continent s’avère être la désintégration finale d’une fusée de SpaceX lancée début février 2025.

Une rentrée atmosphérique incontrôlée

Cette explication a été confirmée ce 19 février 2025 par l’Agence spatiale européenne sur X (ex-Twitter) : « L’étage supérieur d’une fusée Falcon 9, lancée le 1er février, est rentré dans l’atmosphère au-dessus de l’Europe vers 04h46 du matin ». Une vidéo, partagée par l’ESA, montre la scène filmée depuis la ville de Leipzig, à l’est de l’Allemagne.

À ce stade, aucune victime n’a été signalée, mais des débris tombés au sol en Pologne ont été signalés. « Il s’avère que des débris du deuxième étage de la fusée Falcon 9 sont tombés près de Poznan [une ville polonaise située dans l’ouest du pays, NDLR] », écrit un internaute, tout en relayant une photographie prise par un tiers.

Comme d’autres l’ont noté, cette structure sombre est très similaire à une pièce tombée en 2021 dans une ferme américaine localisée dans l’État de Washington. Cette pièce a été identifiée comme étant un COPV (Composite Overwrapped Pressure Vessel), un réservoir à haute pression clé qui sert à stocker des fluides de manière comprimée.

L’astrophysicien Jonathan McDowell, qui est affilié au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics à Cambridge, a relevé pour sa part que le vol de la fusée Falcon 9 organisé le 1er février a effectivement rencontré un problème. La désorbitation de l’étage supérieur a échoué, ce qui la conduit à rester en orbite jusqu’à ce qu’une rentrée incontrôlée se produise.

Ars Technica, qui avait aussi noté l’échec de la désorbitation de cet étage au début du mois, a souligné que c’est la troisième en l’espace de six mois que cet étage supérieur a été confronté à un problème en vol. Des défaillances forcément ennuyeuses, d’autant que SpaceX a une cadence de lancement très soutenue (jusqu’à 180 tirs sont prévus en 2025).

À certains égards, la désagrégation de l’étage supérieur de cette Falcon 9 (son premier étage, lui, était rentré à bon port, en finissant sa course, et en douceur, sur une barge océanique au large des côtes américaines) évoque la désintégration de l’étage supérieur du Starship mi-janvier. Il s’était, lui aussi, transformé en pluie d’étoiles filantes.

Normalement, lorsque les choses se passent bien, l’étage supérieur de la Falcon 9, une fois sa cargaison larguée, manœuvre pour se désorbiter de façon à chuter dans l’océan, loin de toute terre et, surtout, loin de toute zone habitée. Cela fonctionne la majorité du temps, mais pas toujours. Des restes gagnent parfois la terre ferme, y compris en France.

Pour aller plus loin

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