Electricity Maps annonce l’ajout de la Chine sur sa carte mondiale de l’intensité carbone de la production électrique. Un défi, en l’absence de données de production en temps réel.

Le site internet Electricity Maps est une référence pour qui aime connaître l’intensité carbone de la production électrique des pays. Cette donnée est importante, car elle permet de mesurer, par extension, l’impact des usages — qu’il s’agisse de l’industrie ou des particuliers. Une nation qui produit, comme la France, de l’électricité massivement bas carbone n’a pas le même impact environnemental quand elle la consomme qu’une nation comme l’Allemagne qui se repose sur le charbon et le gaz. En d’autres termes, cette donnée ajoute une nuance importante à la consommation énergétique : toutes ne se valent pas.

Cette carte si pratique n’est pourtant pas complète. Pour afficher l’intensité carbone de l’énergie, elle s’appuie sur des données publiques. En l’absence de ces données, difficiles d’avoir des informations. Un des gros morceaux manquants à l’équation était la Chine, qui ne communique pas ses données. Le 4 mars 2025, Electricity Maps a pourtant annoncé la disponibilité du pays sur sa grande carte de l’électricité. Comment est-ce possible ?

Mesurer l’intensité carbone de la production électrique en Chine, un défi

La Chine n’a pas subitement ouvert ses données. C’est plutôt du côté d’Electricity Maps que les choses ont évolué. Pour les pays qui n’ont pas de production qui peut être suivie en temps réel, Electricity Maps a développé le modèle « GPZD », pour General Purpose Zone Development. Cet outil ne fournit pas une donnée exacte en temps réel, mais infère une donnée approximative à partir de différents relevés.

« Le GPZD estime la production horaire pour diverses sources d’électricité dans une zone, en utilisant les données annuelles de production d’électricité et les informations météorologiques (mensuelles et horaires). Le modèle vise à fournir des estimations plausibles de production horaire qui s’alignent avec le rapport de production annuelle de la zone. Le modèle a été entraîné sur des zones où des données horaires et annuelles sont disponibles », explique Electricity Maps sur sa page Github, fournissant le schéma ci-dessous pour expliquer comment la production annuelle est convertie en une donnée « horaire ».

Schéma explicatif du GPZD
Schéma explicatif du GPZD // Source : Electricity Maps

Cette méthodologie permet d’avoir une approximation fiable sur l’intensité carbone de la production chinoise. Les données météorologiques permettent de savoir quand la production électrique solaire ou éolienne monte en puissance — les modèles météos étant suffisamment fiables pour cet usage. On peut alors voir que la Chine, au moment d’écrire ces lignes, émet 491 grammes d’équivalent CO₂ par kWh. C’est plus que l’Allemagne, qui est à 306 grammes, mais moins que la Pologne, qui affiche 551 grammes. La France, avec 51 grammes, reste en excellente position grâce à son mix nucléaire et ENR.

La Chine sur Electricity Maps
La Chine sur Electricity Maps // Source : Capture d’écran Numerama

La Chine joue un rôle fondamental dans la transition énergétique. Parce qu’elle consomme énormément à cause de son industrie, la décarbonation de son électricité est un enjeu planétaire. À date, plus de la moitié de l’énergie produite en Chine est tirée du charbon. L’hydro et le solaire viennent compléter le podium, avec une percée récente du nucléaire. Le pays possède aujourd’hui 57 réacteurs et 30 sont en construction, dans un projet qui devrait permettre d’en totaliser 102. Le but est d’atteindre 113 TW de production nucléaire à terme.

Si l’algorithme d’Electricity Maps est bien fait, cette transition devrait être visible sur le site ces prochaines années.

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