Même à la toute fin de sa vie, la sonde Rosetta continue de rendre de fiers services à l’agence spatiale européenne. En effet, alors qu’il est prévu d’organiser fin septembre son crash à la surface de la comète Tchouri (ou 67P/Churyumov–Gerasimenko), les astronomes ont annoncé lundi avoir retrouvé l’atterrisseur Philae, dont la localisation avait été perdue au début de la mission.
L’emplacement de Philae a pu être détecté grâce aux photographies que Rosetta est en train de prendre à mesure que son orbite fatale la rapproche de la comète. Le lieu où se trouve l’atterrisseur avait été envisagé par les ingénieurs, à la suite de savants calculs, précise le centre national d’études spatiales (Cnes), mais il n’avait pas été possible jusque-là de les confirmer par observation directe.
Grâce aux clichés pris ces derniers jours par Rosetta, il a pu ainsi être confirmé que Philae s’est mal posé sur la surface de Tchouri : on peut voir l’engin couché sur le côté, avec un « pied » en l’air. Lors de son atterrissage, il avait été estimé que les harpons censés l’ancrer fermement au sol ne s’étaient pas correctement déclenchés. Du coup, Philae avait rebondi à quelques reprises avant de finir dans une zone mal éclairée.
Dans ces conditions, l’atterrisseur ne parvenait pas à recharger normalement ses batteries avec ses panneaux solaires. Il a dû puiser dans ses réserves, mais l’astuce n’a duré qu’un temps. Depuis le 9 juillet 2015, il n’a plus été possible d’établir le moindre contact entre Philae et Rosetta. La désactivation en juillet de cette année des outils de communication de Rosetta rend aujourd’hui impossible toute liaison.
Interrogé sur cette découverte, Philippe Gaudon, ancien chef de projet Rosetta/Philae au Cnes, explique qu’il n’était pas possible auparavant de détecter l’atterrisseur car la sonde, malgré la présence d’une caméra optique haute résolution (baptisée Osiris), était trop loin de la surface. Là, Rosetta se trouve à 2,7 km de la surface, ce qui transforme le tas de pixels qui était auparavant présumé être Philae en une preuve formelle.
« Jamais on a été aussi près de la comète. Là, on est à 2,7 km de distance de la surface et ça nous donnait la résolution suffisante pour pouvoir avoir une image de Philae avec les détails. On avait eu des présomptions que Philae se trouvait là, mais Philae, ce n’est que quelques pixels. Ce n’était vraiment pas suffisant pour être sûr », explique-t-il dans une vidéo du Cnes.
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