Malgré les récents déboires de la fusée Starship, dont les tests ont connu deux revers notables, Elon Musk continue de défendre un calendrier très optimiste pour Mars. Il prévoit d’ailleurs un premier vol avec un drôle de passager à bord.

2026 sera l’année du départ d’une mission spatiale vers Mars avec le Starship. C’est en tout cas la perspective donnée par Elon Musk au cours du week-end, alors qu’était célébré le 23e anniversaire de SpaceX, son entreprise spécialisée dans le vol spatial, et dont l’impact a été maximal dans le domaine de l’astronautique.

« Le Starship part pour Mars à la fin de l’année prochaine, avec Optimus à son bord », a ainsi écrit Elon Musk sur X (ex-Twitter) le 15 mars 2025, avant d’esquisser la suite du calendrier, en cas de succès : « Si ces atterrissages se déroulent bien, les atterrissages humains pourraient commencer dès 2029, bien que 2031 soit plus probable. »

Ce n’est pas la première fois que le multimilliardaire américain s’avance sur ce planning. Il l’avait déjà mentionné à l’automne dernier, en citant un vol inhabité à partir de 2026 et une mission avec un équipage à compter de 2028. Le message le plus récent d’Elon Musk se montre toutefois plus prudent, avec un décalage en 2029, voire 2031.

Robot Optimus, un possible indiscret dans les foyers et entreprises ?  // Source : Extrait vidéo Marques Brownlee
Le robot Optimus. // Source : Extrait vidéo Marques Brownlee

Particularité de cette nouvelle sortie : la mention d’Optimus. Il s’agit du robot humanoïde que fabrique Tesla, une autre entreprise appartenant à Elon Musk. Cette machine, destinée à accomplir des tâches domestiques avec l’appui de l’intelligence artificielle, doit embarquer dans le Starship, certainement pour simuler la présence d’un astronaute à bord.

Cette initiative rappelle celle du Starman, surnom donné au mannequin qui a été installé au volant de la Tesla Roadster en 2018, afin de servir de charge utile à la fusée Falcon Heavy lors de son vol inaugural. Depuis, l’automobile et son « pilote » évoluent dans les environs de Mars — quand ils ne sont pas confondus avec un astéroïde.

Quelle crédibilité pour une mission Starship vers Mars dès 2026 ?

L’horizon tracé par Elon Musk ce week-end est toutefois à considérer avec des pincettes. Si envoyer une fusée inhabitée vers la planète rouge est une chose, organiser une mission habitée est une autre paire de manches, avec de nombreuses problématiques à résoudre, ne serait-ce que pour assurer la survie et le retour des astronautes.

Autre paramètre qui incite à la prudence : les prédictions d’Elon Musk sont rarement exactes, voire franchement mensongères. On l’a vu en matière de conduite autonome pour Tesla, mais également pour plusieurs annonces du côté de SpaceX. Les dates ne sont jamais correctement tenues, avec des décalages parfois très importants, ou des renoncements.

Starship
Détail des moteurs du Starship. // Source : SpaceX

SpaceX a par ailleurs un agenda déjà chargé dans les mois à venir, car le Starship va jouer un rôle majeur dans le programme Artémis, qui consiste à faire revenir des astronautes sur la Lune. En l’espèce, le Starship servira à la fois de navette de transport entre la surface et la station lunaire, mais aussi d’appui logistique pour transporter du matériel.

Enfin, il y a aussi les récents déboires observés lors des essais du Starship. L’étage supérieur du vaisseau spatial s’est désintégré à deux reprises dans l’atmosphère terrestre. Bien que ces ratés fassent partie du processus de développement de SpaceX, ils sont aussi le signe que la fiabilité de l’engin est encore loin d’être garantie.

Tous ces facteurs sont autant de signaux qui nuancent les pronostics d’Elon Musk — cela, même si la cadence des essais du Starship accélère avec un test presque tous les mois désormais. Peut-être la fusée géante pourra-t-elle tenter la première phase du programme annoncé par l’entrepreneur, avec un vol inhabité dès 2026. L’autre phase paraît encore irréaliste.

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