C’est un petit évènement qui a pu passer inaperçu aux yeux de beaucoup, ce mardi 18 mars 2025. L’amerrissage supervisé par SpaceX ce jour était le tout dernier finissant dans les eaux du golfe du Mexique (ou golfe de l’Amérique, selon les souhaits de Donald Trump). À l’avenir, ces opérations se déroulant de l’autre côté des USA, dans l’océan Pacifique.
C’est ce qu’a souligné sur X (ex-Twitter) Jon Edwards, directeur produit de la Falcon 9 et ingénieur principal sur la Falcon 1, à l’occasion du retour de la mission Crew-9 et des deux astronautes américains bloqués dans la Station spatiale internationale (ISS). « Notre premier (et dernier) amerrissage dans le golfe de l’Amérique ! », a-t-il lancé.

Cette remarque du vice-président de la fusée Falcon et de la capsule Dragon chez SpaceX est tournée sous la forme d’une plaisanterie. Le renommage du golfe du Mexique ayant eu lieu très récemment, l’amerrissage qu’il mentionne a, en effet, été officiellement le premier à survenir dans le golfe de l’Amérique. Mais il pointe aussi un changement notable chez SpaceX.
Un problème de structure qui ne veut pas se désintégrer dans l’atmosphère
Désormais, « toutes les futures récupérations de [la capsule] Dragon se feront à partir de l’océan Pacifique, principalement pour s’assurer que le tronc se désorbite en toute sécurité dans l’océan », a-t-il ajouté. Par le passé, il s’avère que ce « tronc » (trunk, en anglais) a posé des risques de sécurité, ce qui a fini par pousser SpaceX à changer d’approche.
Il faut savoir que cette pièce particulière, de forme cylindrique, est attachée sous la capsule. Or, cette section située à l’arrière du vaisseau Crew Dragon n’a pas vocation à être récupérée après la mission : elle est éjectée avant la rentrée atmosphérique, avec l’objectif de la laisser se désintégrer pendant la traversée. Voilà pour la théorie.
Le problème, c’est que SpaceX a découvert que des débris de ce module ont été retrouvés sur la terre ferme à quatre reprises au moins. L’entreprise en a ouvertement parlé fin juillet 2024, au moment d’officialiser cette bascule d’un océan à l’autre. Fort heureusement, ces résidus n’ont causé ni dégât matériel ni dommage corporel jusqu’à présent.

L’option la plus commode reste l’océan Pacifique
Diverses options ont été considérées par SpaceX face à un élément qui s’est avéré plus résistant que prévu, au point d’atteindre parfois la surface. Il a été envisagé des évolutions structurelles (un redesign complet, un ajout d’une motorisation dédiée, un largage à un autre moment, etc.). En fin de compte, le Pacifique s’est avéré la meilleure piste.
Le retour à des amerrissages dans l’océan le plus vaste du globe doit permettre de s’assurer que toute chute ne pourra survenir que dans l’eau, loin de toute activité humaine. C’est d’ailleurs le Pacifique qui est privilégié par les missions spatiales rentrant sur Terre, car c’est là que l’on trouve le point Némo, qui est le plus éloigné de toute terre.
Le golfe du Mexique était un point de chute longtemps apprécié par la firme américaine, parce que cela lui permettait d’avoir une distance réduite avec le centre spatial Kennedy. Celui-ci se trouve en effet en Floride, face à la mer. Après l’amerrissage, on pouvait donc revenir plus rapidement à la base pour ramener les équipages ou les charges utiles.

Avec cette nouvelle destination, SpaceX mobilisera ses installations situées en Californie. « Après l’atterrissage, l’équipage et le fret transiteront par la Californie avant leur destination finale, comme Houston (Texas) ou Cap Canaveral (Floride) », rappelait la société. La capsule, elle aussi, sera renvoyée en Floride pour être remise en état.
Mais pour SpaceX, c’est aussi un retour aux sources. Historiquement, c’est depuis le Pacifique que ces opérations de récupération se passaient. Cela, jusqu’à ce que la recherche de l’optimisation incite SpaceX à faire cette transition de la côte ouest vers la côte est. C’était en 2019, après sept ans de présence et 21 missions Dragon.
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