S’il a déjà été prouvé que les statues gréco-romaines étaient colorées, avez-vous déjà envisagé la possibilité qu’elles puissent avoir une odeur ? C’est ce qu’a découvert Cecilie Brøns, archéologue et conservatrice d’art ancien au Ny Carlsberg Glyptotek, un musée à Copenhague. Son étude, publiée le 3 mars 2025 dans la revue Oxford Journal of Archeology, suggère que les statues gréco-romaines étaient parfumées.
Une découverte olfactive, au hasard d’un texte
Il existe un adage disant que les découvertes se font le plus souvent par hasard. Et, c’est le cas ici. L’archéologue danoise s’est principalement appuyée sur des sources textuelles grecque et latine. Elle nous raconte : « Je cherchais en fait des informations sur la polychromie des statues anciennes, mais j’ai commencé à remarquer que beaucoup de ces sources mentionnent des huiles et des parfums pour les statues. » Creusant plus loin, elle se rend alors compte que les senteurs et les parfums des statues antiques ont été « brièvement mentionnés par d’autres chercheurs » mais encore jamais étudiés systématiquement.
En plus des sources écrites, Cecilie Brøns s’est aussi basé sur des sources épigraphiques, c’est-à-dire des pierres gravées d’inscriptions, retrouvées sur l’île grecque de Délos. Le plus souvent, le parfum décrit est celui de la rose.

Celles-ci décrivaient des rituels pour les statues de divinités, surtout destinées aux déesses, appelé « kosmesis ». Ce rituel consistait à « adorer les statues avec des tissus, des rubans et des bijoux mais aussi avec des huiles, des cires et des parfums » détaille l’archéologue dans son étude.
En plus d’attester, par ses sources épigraphiques, de l’utilisation du parfum, l’île de Délos a aussi révélé des restes archéologiques d’un atelier de parfum, alliant aux preuves textuelles, les preuves matérielles.
Qu’est-ce que cette découverte change ?
Cette découverte, nous explique Cecilie Brøns, « illustre que les sculptures anciennes n’étaient pas seulement des expériences visuelles, mais aussi olfactives ». Elle imagine : « Une statue aurait été un peu un spectacle dans l’Antiquité — peinte dans une multitude de couleurs, décorée de bijoux, enduite de parfums et/ou décorée de couronnes de fleurs ». Une expérience bien différente que celle que l’on a de nos jours.
« C’est tellement différent de la façon dont elles sont vécus aujourd’hui dans les musées du monde entier, où ils semblent presque stériles et certainement très blancs – et sans odeur » déplore l’archéologue. Ces recherches nous permettent donc de nous replonger de manière plus réaliste dans la vie des Grecs anciens et des Romains.
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