La nouvelle suscite l’agitation depuis le 24 mars 2025 : des scientifiques du CNRS ont découvert les plus longues molécules organiques jamais identifiées sur Mars. Pourraient-elles être le reflet d’une forme de vie sur la planète rouge ? Explications.

Des scientifiques du CNRS et leurs collègues américains, espagnols et mexicains ont découvert les plus longues molécules organiques jamais identifiées sur Mars. Leur étude a été publiée dans la revue PNAS ce 24 mars 2025.

Pourquoi cette découverte agite-t-elle la planète scientifique ? Parce que les molécules en question, des acides gras, peuvent être produits par des processus biologiques. Ils sont d’ailleurs utilisés chez les êtres vivants pour diverses fonctions biologiques. La présence de ces fragments d’acide gras pourrait donc être, peut-être, le témoin d’une ancienne présence de vie sur Mars.

Cet échantillon a pu être préservé pendant 3,7 milliards d’années, soit la période durant laquelle la vie est apparue sur Terre. Comment ? Grâce au climat froid et aride de la planète, mais également, grâce à « l’absence de mouvements géologiques », explique le CNRS dans un communiqué.

Du carbone découvert par Curiosity sur Mars

Alors, comment une telle découverte est-elle possible ? On la doit au rover Curiosity de la Nasa, qui possède un mini-laboratoire d’analyse d’échantillons sur Mars (SAM). C’est ce laboratoire qui a analysé le prélèvement de roche provenant du cratère Gale sur Mars, et surnommé l’échantillon de Cumberland.

Il se trouve qu’il contient de longues chaînes de carbone, allant jusqu’à 12 atomes de carbone consécutifs qui pourraient être des restes préservés d’acide gras. Ces chaines carbonées « pourraient présenter des caractéristiques analogues aux acides gras produits sur Terre par l’activité biologique », selon le communiqué du CNRS.

Graphique des chaines de carbone trouvées dans l'échantillon analysé par le SAM de Curiosity.  // Source : NASA/Dan Gallagher
Graphique des chaines de carbone trouvées dans l’échantillon analysé par le SAM de Curiosity. // Source : NASA/Dan Gallagher

Est-ce pour autant une preuve catégorique de vie martienne ?

Cependant, et c’est là que le bât blesse, les acides gras peuvent aussi être produits « en dehors de toute vie, par des réactions chimiques déclenchées par divers processus géologiques, notamment l’interaction de l’eau avec les minéraux dans les sources hydrothermales », explique le communiqué de la Nasa. Mais, d’habitude, les processus non biologiques produisent des chaines d’acide gras plus courtes, avec moins de 12 atomes de carbone. « Il est possible que l’échantillon de Cumberland contienne des acides gras à chaîne plus longue, mais SAM n’est pas optimisé pour détecter des chaînes plus longues », déclarent les scientifiques.

Caroline Freissinet, autrice principale de l’étude et chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), explique dans le communiqué de la Nasa : « Notre étude prouve que, même aujourd’hui, en analysant des échantillons de Mars, nous pourrions détecter des signatures chimiques de vie passée, si jamais elle a existé sur Mars. »

Daniel Galvin, co-auteur de l’étude, renchérit : « Il existe des preuves que l’eau liquide existait dans le cratère Gale depuis des millions d’années et probablement bien plus longtemps, ce qui signifie qu’il y a eu suffisamment de temps pour que la chimie de formation de la vie se produise dans ces environnements de cratère-lac sur Mars. »

Impossible, pour l’instant, d’affirmer que ces molécules organiques sont bien des preuves d’une vie martienne. Cette nouvelle découverte est néanmoins prometteuse, et ajoute un nouvel indice dans la quête de la recherche de vie sur Mars.


Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+
Toute l'actu tech en un clien d'oeil

Toute l'actu tech en un clin d'œil

Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !


Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez la communauté Numerama sur WhatsApp !