C’est le grand jour. « La fusée Spectrum est prête pour le lancement. Tous les systèmes ayant été contrôlés et vérifiés, Isar Aerospace est prêt pour son premier vol d’essai », vient d’écrire à midi l’entreprise allemande qui met en œuvre ce petit lanceur européen. Le top départ doit avoir lieu à partir de 12h30 (heure de Paris).
La mission européenne en résumé
- Quoi ? Le tout premier vol de Spectrum, la fusée d’Isar Aerospace ;
- Quand ? Le dimanche 30 mars 2025, à partir de 12h30 (heure de Paris)
- Où ? Depuis la base de lancement d’Andøya, dans l’extrême-nord de la Norvège ;
- Que verra-t-on ? Le décollage du lanceur depuis l’Europe continentale, ce qui va constituer un jalon historique et une étape cruciale pour l’accès autonome à l’espace pour le Vieux Continent.
Où voir le décollage de la fusée Spectrum ?
Il n’y avait initialement pas de retransmission en direct au programme. Mais en fin de compte, Isar Aerospace s’est associée à NASASpaceflight pour fournir au public un flux vidéo pour le jour J. « Tester, apprendre, itérer – ce qui vaut pour la science des fusées vaut aussi pour les communications spatiales. Nous avons testé la configuration, nous avons appris que vous la vouliez », a écrit l’entreprise allemande.
Que cherche à accomplir Isar Aerospace ?
Il s’agit tout simplement d’accomplir un « lancement historique », selon les mots du président de l’Agence spatiale européenne, Josef Aschbacher. Des mots forts, mais pas usurpés : c’est une mission symboliquement notable qui se prépare, puisque la fusée d’Isar Aerospace doit s’envoler depuis l’Europe continentale.
Précisément, le lanceur Spectrum se trouve actuellement au port spatial d’Andøya, dans l’extrême-nord de la Norvège, par-delà le cercle polaire. Il s’agit d’une première pour un lanceur orbital. D’ordinaire, l’Europe fait plutôt partir ses fusées depuis le centre spatial guyanais, en Amérique du Sud — c’est vrai pour Ariane, Vega ou Soyouz.
Il existe certes d’autres ports spatiaux en Europe, comme Esrange en Suède. Cependant, cette installation sur le continent est dédiée à d’autres activités, dont des vols suborbitaux. L’aéroport de Newquay Cornouailles, point de départ d’une tentative de tir de fusée depuis un avion, se trouve lui sur l’île du Royaume-Uni.

Parmi les bases actives, il y a les installations russes : une bonne partie se trouve en Asie. Le cosmodrome de Kapoustine Iar est dans le Caucase, entre l’Europe et l’Asie. Reste Plessetsk, près de la Finlande. Les commentaires européens suggèrent toutefois une définition étroite de l’Europe, qui exclut un pays, la Russie, géographiquement à part.
Quoi qu’il en soit, la mission Going full Spectrum sera le premier test envol de la fusée Spectrum, conçue, développée, fabriquée, assemblée et opérée par la société allemande Isar Aerospace. Le vol vise avant tout à collecter des données concrètes en conditions réelles, afin d’amasser de l’expérience en prévision des vols suivants.
Comme il s’agit d’un premier essai, le risque d’un loupé existe. Après tout, le vol inaugural d’Ariane 5 en 1996 avait mal tourné au bout de 30 secondes. Quant à SpaceX, c’est sa marque de fabrique : les fusées sont lancées, la télémétrie est récupérée, des leçons en sont tirées et des améliorations sont effectuées pour mieux faire la fois d’après.
Quand part la mission Going full Spectrum ?
Les conditions météorologiques auront régulièrement obligé Isar Aerospace à revoir son calendrier. Dans son avant-dernier point d’étape, l’entreprise allemande espérait un vol le 29 mars 2025. Finalement, il a fallu là encore le repousser d’une journée. La nouvelle fenêtre de tir est fixée au 30 mars, entre 12h30 et 15h30.
Cela, si les conditions météo sont favorables et en l’absence d’incident sur le lanceur comme sur les installations au sol. La mission Going full Spectrum a manqué plusieurs occasions ces derniers jours. Il a notamment été question d’un décollage au 24 mars, puis au 27 et au 28. À chaque fois, le mauvais temps a conduit les équipes à décaler l’envol.
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