Pour effectuer une bonne observation spatiale, et en tirer des conclusions qui feront avancer la science, il faut bien sûr des instruments de pointe, mais aussi de savants calculs mathématiques. Mais parfois, il faut aussi du temps et une bonne dose de patience. Deux ingrédients qui s’avéraient nécessaires dans une récente étude d’Uranus.
En effet, une équipe internationale d’astronomes est parvenue à affiner un peu plus la connaissance de l’avant-dernière planète du Système solaire (car, rappelons-le, Pluton figure dans le groupe des planètes naines depuis sa rétrogradation), et plus précisément sur le temps qu’elle met à effectuer une rotation complète — c’est-à-dire un tour sur elle-même.
10 ans de mesures pour permettre d’affiner la durée de 28 secondes
Ce mouvement prend officiellement 17 heures, 14 minutes et 24 heures. « Il s’agit de la nouvelle durée officielle de la période de rotation d’Uranus, a fait remarquer l’Agence spatiale européenne (ESA) ce 7 avril, déterminée par des astronomes à l’aide du télescope spatial Hubble ». Et, selon les chercheurs, jamais une telle précision n’avait été atteinte.
La précédente évaluation avait fixé à 17 heures, 14 minutes et 24 secondes la durée de la rotation d’Uranus. L’écart n’est ici « que » de 28 secondes avec le nouveau calcul. Cela est peu, signe que les mesures précédentes étaient déjà très fines. En fait, il faut se plonger dans le communiqué qui a suivi l’annonce pour saisir le très long chemin pour en arriver là.

L’équipe s’est reposée sur le mouvement des aurores qui surviennent près des pôles magnétiques de la planète. Précisément, c’est grâce au suivi à très long terme — dix ans ! — d’Uranus par Hubble qu’il a été possible de tirer ces conclusions permettant de retirer ces 28 secondes en trop. Un exploit de plus à mettre au crédit du vénérable télescope spatial.
De cette observation au long cours, de plus d’une décennie, les chercheurs ont pu « suivre la position des pôles magnétiques à l’aide de modèles de champ magnétique », commente l’ESA. Une percée qui, selon Laurent Lamy, le patron de l’équipe scientifique, permet de donner à la communauté des astronomes une nouvelle « référence essentielle ».
Cette avancée permet aussi de comprendre un peu mieux l’une des planètes les moins bien connues du Système solaire — dont les mesures directes depuis la Terre concernant la rotation sont impossibles, pointe l’ESA. D’ailleurs, la marque précédente avait été obtenue en 1986 lors du survol de la sonde Voyager 2.
Elle rappelle aussi que les mesures d’aujourd’hui peuvent être le terreau des découvertes de demain.
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