Vous avez sans doute appris à l’école que lorsqu’une étoile meurt, celle-ci gonfle et gonfle encore jusqu’à engloutir les planètes qui l’entourent. Une mort classique pour une planète. Mais, voilà que le télescope spatial James Webb a procédé à une autopsie planétaire fort surprenante, dont les résultats ont été publiés le 10 avril 2025 dans The Astrophysical Journal.
La victime est située à 12 000 années-lumière de la Terre, au sein de la Voie lactée. L’enquête a démarré en 2020, lorsque l’observatoire Palomar de San Diego, en Californie, a détecté un « flash de lumière » inhabituel. L’événement astronomique est alors appelé ZTF SLRN-2020. Initialement, dans une étude publiée en 2023, les auteurs avaient conclu à la simple transformation d’une étoile en géante rouge, gobant alors sa planète la plus proche.
Sauf qu’en réalité, grâce aux instruments infrarouges ultra-performants de James Webb (comme MIRI), on sait maintenant que cette étoile ne s’est pas transformée en géante rouge. Et la mort de sa proche planète a été beaucoup plus longue que cela, ce qui est nouveau.
La lente mort d’une grande planète
Finalement, ce flash de lumière est l’histoire d’une planète qui orbitait trop près de son soleil. De la taille de Jupiter, selon les estimations des astronomes, elle était plus proche encore de l’étoile que Mercure ne l’est de notre Soleil. Alors, millions d’années après millions d’années, elle a fini par atteindre une zone de non-retour : le contact avec l’atmosphère extérieure de l’étoile. À partir de là, il n’y avait plus d’échappatoire, ce fut l’emballement.
« La planète, au fil de sa chute, a commencé à s’étaler autour de l’étoile », relate Morgan MacLeod, l’un des membres de l’équipe d’astronomes. Elle s’est enfoncée, peu à peu, dans l’atmosphère de l’étoile. Dans l’acte final de la reconstitution, on constate que la planète a fini dans l’étoile, engloutie.
C’est lors de ce dernier sursaut de la rencontre funeste que l’étoile a projeté des gaz, lesquels se sont refroidis et transformés en poussière constituée d’éléments lourds, qui ont persisté à proximité de l’étoile. Le flash de lumière initialement détecté provient de ce phénomène, pensent les astronomes.
D’autres événements comme ZTF SLRN-2020 pourraient être détectés par James Webb à l’avenir, ce qui aiderait les astrophysiciens à mieux comprendre la vie et la mort des planètes dans l’Univers.
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