Les tardigrades sont exceptionnels à bien des niveaux, en particulier concernant leur résistance aux agressions environnementales les plus extrêmes. Ils sont également minuscules, entre 0,1 et 1,2 millimètre. Pourtant, des scientifiques annoncent avoir tatoué des tardigrades.
« Grâce à cette technologie, nous ne nous contentons pas de créer des micro-tatouages sur les tardigrades, nous étendons cette capacité à divers organismes vivants, y compris les bactéries », explique l’ingénieur en optique Ding Zhao, co-auteur de cette étude publiée dans Nano Letters, présentée le 22 avril 2025 dans un communiqué. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre des nanotechnologies — l’objectif étant d’agir à l’échelle nanométrique sur des organismes vivants.
Un faisceau d’électron pour tatouer
Les chercheurs ont utilisé une technique appelée lithographie sur glace, qui consiste à envoyer un faisceau d’électrons sur une surface pour y graver un motif, tout cela à l’échelle nanométrique.
Les tardigrades mobilisés dans l’expérience ont été, individuellement, placés sur une feuille de papier, dans une chambre à vide réduite à -143 degrés Celsius. Ensuite, chaque tardigrade a été recouvert d’anisole, un composé liquide incolore venant le protéger du faisceau d’électron. L’objectif étant que le faisceau tire directement sur cette couche d’anisole, pour marquer le corps du tardigrade sans atteindre son organisme.

Le faisceau d’électron a bien laissé les traces voulues, qui ont pu être variées : carrés, points, lignes… « et même le logo de l’université », précise le communiqué.
En revanche, tout n’est pas rose dans ces résultats : 40 % des tardigrades ont survécu, ce qui signifie que ce n’est pas le cas pour 60 % d’entre eux, malgré cette fameuse couche d’anisole censée les protéger, ainsi que leur capacité importante à la survie. Les chercheurs estiment pouvoir améliorer ces résultats en augmentant la précision de la technique. Les tardigrades survivants, cependant, une fois réhydratés à la sortie de la chambre gelée, ont pu reprendre une vie normale sans que les nano-tatouages n’aient d’impact sur eux.
« Il est difficile de modeler la matière vivante », commente Gavin King, l’un des inventeurs de la lithographie sur glace. « Et cette avancée laisse présager une nouvelle génération de dispositifs biomatériels et de capteurs biophysiques qui n’existaient jusqu’à présent que dans la science-fiction. »
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