Les envolées légères d’Elon Musk en juin dernier ont relancé les débats scientifiques sur les théories qui affirment que nous vivons dans une simulation. Un débat très sérieux qui n’a pourtant encore aucune réponse.

La question sur existence effective de la réalité est un débat qui dure depuis des siècles et qui a pris différentes tournures et nuances dans son traitement à travers différentes époques de notre civilisation. La dernière théorie contemporaine qui a provoqué beaucoup de bruit et de discussions est celle qui a été présentée par Elon Musk pendant la conférence Re/code de juin dernier. En synthèse, selon l’entrepreneur derrière SpaceX et de Tesla nous vivrions dans une simulation virtuelle ; la théorie s’appuie notamment sur le fait que notre technologie s’approche de plus en plus d’une I.A. indépendante et consciente.

En effet, si nous étions capables de créer des êtres conscients dans une simulation et, par conséquent, une civilisation potentielle dans un monde gouverné par une entité du genre matrice dans Matrix, elle pourrait à son tour réaliser de nouvelles consciences dans une autre réalité virtuelle. Il y aurait donc vraiment peu de possibilités de vivre dans une dimension que nous nommons réelle par rapport aux nombres de simulations imbriquées qui pourraient exister.

Dès lors, selon Musk nous pourrions être très probablement les produits numériques du travail technologique d’une autre civilisation de développeurs qui n’est peut-être pas réelle non plus. Il y aurait donc une présence majoritaire dans l’univers de consciences virtuelles plutôt que de vraies consciences réelles et organiques dans un circuit qui se répète éternellement.

Par : Hasin Hayder

Crédits : Hasin Hayder

Pourquoi / Pourquoi pas

Cette théorie, assez bizarre et inquiétante pour la plupart des gens, trouve cependant différents échos intellectuels et scientifiques. Selon un essai écrit par Nick Bostrom, philosophe suédois, notre monde pourrait se trouver dans une simulation créée par une civilisation post-humaine avancée qui utilise ce genre de technologie pour étudier leurs ancêtres.

Rich Terrile, un scientifique qui travaille dans les laboratoires de la Nasa interviewé par le Guardian, s’appuie sur les arguments de Musk et ajoute que même notre univers participe au soutien de cette théorie, puisque toutes ses particules, son espace, son temps et son énergie peuvent être divisés de manière élémentaire comme des pixels d’un jeu vidéo.

De plus, le mécanisme  qui gouverne notre dimension a un comportement profondément mathématique… un autre point en faveur de cette théorie. Beaucoup d’éléments ramènent donc à la possibilité que nous nous trouvions dans un univers virtuel.

Cependant, d’autres scientifiques s’opposent à cette théorie aussi extraordinaire que bizarre. C’est le cas, par exemple, de Max Tegmark, professeur de physique au MIT ou de Lisa Randall, physicienne théorique à Harvard. Tout deux affirment qu’aucune preuve de ces théories n’ont pu être apportées et que par conséquent, elles ne sont pas valables.

Espace

CC Miriam Espacio

Cela ne serait pas la première fois que la science fait une découverte qui révolutionne nos connaissances. Pour défendre sa théorie (et celle de Musk), Rich Terrile s’appuie notamment sur deux éléments de l’histoire des sciences qui ont changé radicalement notre manière de penser l’univers et qu’on estimait impossibles avant qu’on soit capable de prouver qu’ils existent. Le premier exemple est un cas historique bien connu : la grande révolution scientifique apportée par les révélations de Copernic et de Galilée, qui ont changé complètement les perspectives de la science pour comprendre l’univers et ses lois générales.

Le deuxième exemple de Terrile serait la mécanique quantique : « Pendant des années, les scientifiques ont cherché à éliminer l’idée que nous avions besoin d’un observateur conscient pour définir une chose précise. Peut-être que pour résoudre ces problèmes, nous avons besoin d’une entité comparable à celle d’un joueur de jeux vidéo ».

Une théorie impossible à confirmer ni à réfuter

Pour l’instant, et tant qu’il n’y aura pas de véritables principes valides, tout cela restera à l’état de théorie. Il est aussi vrai qu’en apprentis Descartes du 21e siècle, nous avons peu d’éléments pour réfuter radicalement ces avancées. C’est d’ailleurs l’un des arguments de Terrile : il est bien plus simple d’expliquer l’existence de notre espèce à priori seule dans l’univers par la théorie de la simulation conçue plutôt que par les théories traditionnelles de l’évolution des espèces, de la cellule à l’homme.

Il faudra attendre les futures avancées de l’intelligence artificielle pour voir si, un jour, elle devient capable de conscience pour avancer sur ces sujets.

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