Dans le domaine spatial, l’Union européenne n’a pas à rougir par rapport à d’autres nations comme les États-Unis ou la Russie. Certes, elle a connu un revers en octobre avec le crash de l’atterrisseur Schiaparelli à la surface de Mars (la sonde Trace Gas Orbiter s’est en revanche correctement placée en orbite autour de la planète rouge), mais elle demeure capable de réaliser de grandes choses.
La preuve : elle a réussi à poser l’atterrisseur Huygens à la surface de Titan, la plus grosse lune de Saturne ; elle a assuré son rendez-vous spatial avec la comète Tchouri et à y déposer un autre atterrisseur. Deux choses que la Nasa n’a pas encore réussi à accomplir. Elle dispose en outre d’un accès indépendant à l’espace via la Guyane et elle bâtit son propre réseau de satellites « GPS » avec la constellation Galileo.
Ce ne sont là que quelques exemples qui illustrent le savoir-faire européen dans ce secteur.
Mais parce que l’espace est un milieu en mutation permanente et concurrentiel, le Vieux Continent ne doit surtout pas rester les bras ballants. Il lui faut pouvoir tenir son rang face aux USA et la Russie, qui demeure les deux principales puissances spatiales, mais aussi s’adapter à l’émergence de nations très ambitieuses comme la Chine et l’Inde, ainsi qu’à l’apparition d’entreprises tout aussi motivées, à l’image de SpaceX et Blue Origin.
Bruxelles n’ignore évidemment pas la situation dans laquelle évolue l’agence spatiale européenne. Soucieuse de lui permettre d’avoir les moyens de ses ambitions tout en assurant au continent son indépendance dans l’accès et l’exploration de l’espace, la Commission européenne vient de faire une communication fin octobre pour rappeler tout l’intérêt qu’elle porte à ces sujets.
L’indépendance
Le premier axe porte sur l’indépendance. « L’espace est un secteur industriel clé dans l’économie européenne et un atout stratégique favorisant l’indépendance d’action de l’Europe sur l’échiquier mondial », commente El?bieta Bie?kowska, la commissaire pour le marché intérieur, l’industrie, l’entrepreneuriat et les PME. C’est pour cette raison que des programmes comme Ariane 6, Vega C et Galileo sont actuellement développés afin de ne pas avoir besoin de compter sur quiconque.
Vega C est un lanceur léger qui doit faire ses débuts en 2018. Ariane 6 occupera quant à lui le segment des lanceurs lourds. Ils donnent à l’Europe les moyens de mettre des satellites en orbite sans passer par une nation. Galileo est un système de positionnement satellitaire qui offrira à l’Europe les moyens de s’émanciper du GPS américain. Bruxelles « encouragera l’utilisation de Galileo dans les appareils mobiles et les infrastructures critiques », prévient d’ailleurs la Commission.
Le Vieux Continent ne va d’ailleurs pas hésiter à associer ses besoins en satellites avec ses projets en termes de lanceurs, afin de soutenir leur viabilité économique en remplaçant les carnets de commande. « L’UE est le plus gros client institutionnel européen et prévoit de lancer plus de 30 satellites dans les 10 à 15 prochaines années pour ses programmes Galileo et Copernicus. […] La Commission agira comme un client intelligent et regroupera ses besoins en services de lancement ».
L’industrie
Le deuxième grand axe porte sur l’industrie spatiale européenne. Le développement de ses propres lanceurs et satellites participe au soutien du secteur. Mais la Commission cherche aussi à donner un coup de pouce aux entrepreneurs spatiaux, qu’il s’agisse de startups, des investisseurs ou de petites et moyennes entreprises, Car si Bruxelles met de l’argent (12 milliards d’euros sur la période 2014 – 2020), il faut aussi développer des modèles économiques pertinents pour le secteur privé.
« Ce secteur doit pouvoir compter sur plus d’entrepreneurs et davantage d’investissements privés pour conserver une longueur d’avance. Le message que je souhaite adresser à l’industrie, aux jeunes pousses et aux investisseurs est donc le suivant: l’espace a une importance primordiale et c’est un enjeu qui s’inscrit sur le long terme », commente Mme Bie?kowska, pour que l’Europe reste « à la pointe » face à la concurrence internationale.
« Le financement de l’UE sera plus fortement orienté vers les entrepreneurs du secteur de l’espace lors des phases de démarrage et d’expansion de leurs activités dans l’ensemble du marché unique ». La Commission « soutiendra également la création de grappes et de pôles industriels européens du secteur spatial dans les régions européennes ».
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