Il ne reste désormais plus que quelques jours de présidence à Barack Obama. Mais c’est bien assez de temps pour que le président américain prépare un mouvement audacieux pour préserver l’Arctique. En utilisant une loi datant de 1953 qui donne à l’administration fédérale un pouvoir décisif sur les autorisations d’exploitation des ressources marines, le président Obama vient d’interdire toutes les exploitations de gaz et de pétrole arctique, définitivement.
L’extraction des ressources sous marines est donc « indéfiniment » bloquée pour la Maison Blanche. Les exploitations déjà existantes pourront bien sûr continuer leurs activités, mais il ne sera plus possible de se lancer à la conquête de l’or noir dans les eaux américaines.
Pour quelques milliers de kilomètres carrés
La décision a été prise conjointement avec M. Trudeau et le Canada. Le mouvement se concentre bien sûr sur l’Arctique mais également sur toutes les eaux de la côte atlantique. En réalité, la loi de 1953 utilisée par Obama permet d’administrer plus de 15 000 Km² de côte atlantique et près de 500 000 km² de l’Arctique. En pratique, le Outer Continental Shelf Lands Act prive les États de pouvoir prendre des décisions sur les territoires marins à plus de 5 km de leurs côtes, laissant le contrôle de ces eaux à la Maison Blanche.
En saisissant cette loi, lourde de conséquences, le Président Obama vient donc d’empêcher toute exploitation future dans ces eaux. Et comme le note les observateurs de Washington, le mouvement radical d’Obama sera particulièrement difficile à défaire dans les prochaines années, que ce soit par M. Trump et ses successeurs.
La loi a déjà été utilisée par George H. W. Bush et Bill Clinton mais toujours pour des durées déterminées, alors que Barack Obama n’a mis aucune limite temporelle à l’application de sa décision. À partir de ce jour, les exploitations sont donc formellement et définitivement exclues.
Car si aujourd’hui on trouve peu, voire aucune, exploitation dans l’Arctique — le prix actuel du pétrole est trop bas pour permettre aux compagnies d’investir dans un coûteux forage dans la glace –, l’avenir est bien plus incertain.
Même les plus convaincus des climatosceptiques du cabinet Trump devront passer des jours et des nuits pour tenter de défaire la décision prise ces derniers jours. La loi invoquée n’étant pas claire sur sa suspension, il faudrait au moins réunir le Congrès pour la contrecarrer, ce qui légalement, pourrait durer plus de quatre ans.
La protection de ces zones du forage peut paraître légère si l’on mesure les risques que court déjà la région Arctique, qui a vécu cette année une de ses plus chaudes années jamais mesurée. Néanmoins, tenir les foreuses des compagnies pétrolière à l’écart du désastre permet d’éloigner de nouvelles menaces pour l’écosystème du grand nord.
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