L’industrie spatiale chinoise ne chômera pas ces cinq prochaines années. Bien au contraire, la période qui s’ouvre sollicitera plus que jamais le secteur afin de satisfaire les ambitions toujours plus élevées de l’Empire du Milieu en matière de conquête du cosmos. Car la Chine a pour objectif de rattraper son retard dans ce domaine afin de se hisser enfin au niveau des États-Unis et de la Russie, les deux principales nations spatiales. C’est une question de prestige, de fierté nationale.
C’est pour cette raison que Pékin a un planning aussi chargé pour les années à venir. Rappelés à l’occasion de la publication d’un livre blanc, les buts à court-terme du pays consistent à envoyer une mission sur la Lune pour y récolter des échantillons et les ramener sur Terre, déposer un petit astromobile sur la face cachée de la Lune et faire de même pour Mars. Ce sont respectivement en 2017, 2018 et 2020 que ces challenges auront lieu.
La Chine a déjà accompli des bonds en avant significatifs en la matière. Il y a trois ans par exemple, elle a égalé les autres puissances spatiales qui ont réussi à faire atterrir un rover sur la Lune. Sa mission, qui a pris fin en août, a été très utile au pays. Elle lui a permis d’accumuler de l’expérience qui lui sera indispensable pour aller plus avant. La Lune est de fait un bon terrain d’entraînement pour valider des technologies et des procédures avant de viser une destination plus lointaine.
Fusées, station spatiale, rovers vers la Lune et Mars… la Chine met les bouchées doubles
Plus récemment, Pékin a commencé à déployer dans le voisinage de la Terre une petite station spatiale. Il s’agit de la deuxième phase d’un programme qui en compte trois, avec pour objectif en 2018 d’en construire une plus imposante. En attendant, le pays en profite pour expérimenter sur ses taïkonautes les séjours prolongés dans l’espace et pour mener par la même occasion toutes sortes d’expériences scientifiques. Pour l’heure, les missions durent un mois dans l’espace. À terme, ça sera six mois.
Enfin, début novembre la Chine a fait décoller pour la première fois sa plus puissante fusée, Longue Marche 5, capable de transporter d’un coup jusqu’à 25 tonnes de charge utile au niveau de l’orbite terrestre basse. À l’occasion de ce décollage, le pays en a évidemment profité pour mettre deux satellites en orbite, histoire de faire d’une pierre deux coups. Là encore, les progrès de l’Empire du Milieu en matière de lanceurs spatiaux traduisent une réelle accélération de ses efforts.
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