C’est une déclaration que vous avez certainement déjà entendue si vous suivez un peu l’actualité. En France, les centrales nucléaires sont responsables d’environ 80 % de la production d’électricité. Le reste est complété par du gaz, du charbon et des sources d’énergie renouvelables. Mais connaissez-vous exactement quelle est leur part dans le mix français ?
Il existe sur le web de nombreux sites qui permettent de répondre à cette question. Parmi eux, le projet Electricity Map est l’un des plus fascinants à suivre. Opéré par l’organisation danoise Tomorrow, il consiste à visualiser sur une carte la production, la consommation électrique et les émissions de CO2 au niveau de l’Europe afin de « quantifier l’impact de chaque choix que nous faisons ».
La carte présente ainsi la situation de chaque pays européen avec une indication de l’intensité des émissions de CO2 dégagées par kilowatt-heure (kWh). Plus la couleur du pays tire vers le noir, plus le rapport est mauvais. En revanche, des pays en vert génèrent assez peu d’émissions de CO2 à chaque kilowatt-heure. Les bons élèves sont plutôt en Europe du Nord et occidentale.
En cliquant sur un État, des informations complémentaires apparaissent à l’écran : la production électrique par source, les émissions carbonées issues de l’importation et de l’exportation de l’électricité, les émissions par source. Dans le cas de la France par exemple, on note que le gaz et le charbon sont, sans réelle surprise, les deux grandes sources d’émissions de dioxyde de carbone.
Quel est le mix électrique français ?
En France, la production d’électricité est globalement décarbonée — elle l’est à plus de 80 %, observe Electricity Map. Le nucléaire assure fin 2022 près de 60 % de la production nationale. Cette part est susceptible d’augmenter ou de diminuer, dans la mesure où les réacteurs des centrales ont la faculté d’être pilotables. Ils fournissent plus de 40 gigawatts (GW) à eux seuls.
Les autres sources significatives sont le gaz, l’hydraulique, l’éolien, le solaire. Si le gaz n’est pas une source d’énergie renouvelable, les trois autres le sont. Cette part du renouvelable dans le mix électrique français atteint un peu plus d’un quart (26 %). C’est une proportion qui fluctue toutefois, en fonction de l’ensoleillement et de la présence de vent.
La fiche par pays montre des barres partiellement grisées : celles-ci concernent la puissance installée, c’est-à-dire la puissance que l’on pourrait théoriquement avoir si les installations fonctionnaient à 100 %. Or, c’est rarement le cas : les centrales ne sont pas systématiquement sollicitées (certaines sont en maintenance par exemple) et les énergies renouvelables sont intermittentes.
Il est également possible de voir les exportations et les importations avec les pays d’Europe à proximité, puisque le réseau électrique français est interconnecté aux autres. Il y a ainsi des échanges réguliers avec l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni, la Suisse, l’Italie et la Belgique. Ces pays utilisent pour certains d’entre eux bien plus d’électricité (fortement) carbonée.
Focus sur l’éolien et le solaire
La carte indique aussi le potentiel éolien en ajoutant un calque. Tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne : certains sont très bien exposés, comme l’Irlande, la Norvège, la Pologne, la Suède ou le Danemark. D’autres ont un potentiel bien plus limité, dans le sud et le centre du Vieux Continent. Un calque identique existe pour le solaire.
Projet Open Source (il est sur GitHub), Electricity Map est intéressant mais encore perfectible : certains pays ne sont pas encore représentés sur la carte, faute de données. C’est toutefois une situation qui se résorbe avec le temps. Des nations qui apparaissaient grisées quelques années auparavant sont prises en compte désormais. Même chose dan le reste du monde, d’ailleurs.
Les sources pour proposer la carte Electricity Map sont indiquées sur GitHub. Dans le cas de la France, les informations proviennent de RTE (Réseau de transport d’électricité), de Wikipédia et de l’EAWA (association européenne de l’énergie éolienne). Concernant le potentiel éolien, les données viennent du service météorologique des États-Unis, via son modèle de prévision numérique du temps Global Forecast System.
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