D’après une étude menée par l’Université des Nations Unies (branche universitaire de l’ONU), la diffusion d’appareils technologiques en Asie a entraîné une augmentation des déchets électroniques de 63 % en seulement cinq ans, de 2010 à 2015. Soit, au total, 12,3 millions de tonnes.
Ce phénomène préoccupant s’explique autant par les achats massifs d’appareils technologiques sur le marché asiatique que par la courte longévité des produits en question.
Parmi les pays concernés, la Chine a plus que doublé (de 107 %) sa quantité de déchets en cinq ans, estimée à 6,7 millions de tonnes. Les 3 premières régions asiatiques à produire le plus de déchets électroniques sont Hong Kong (avec 21,7 kg de déchets annuels par habitant), Singapour (19,95 kg) et Taiwan (19,13 kg).
La Chine a doublé sa quantité de déchets électroniques en cinq ans
Mais ce qui inquiète le plus c’est l’impact environnemental de cette tendance alarmante. En effet, la majorité de ces débris est déversée et brûlée illégalement, ce qui entraîne des effets chroniques négatifs sur la santé des voisins de ces décharges sauvages, car ces appareils contiennent souvent du plomb et du mercure, deux matériaux très toxiques.
Ainsi, Ruediger Kuehr, co-auteur de l’étude, souligne : « Pour beaucoup de pays qui manquent déjà d’infrastructures permettant de gérer de manière écologique les déchets électroniques, cet accroissement est une cause de préoccupation. L’augmentation du débit de déchets sur les systèmes de traitement actuels mène à des systèmes de recyclage et de traitement non adaptés écologiquement. »
En effet, Shunichi Honda, l’autre co-auteur, souligne que l’absence d’équipement de protection (gants, lunettes, masques, etc.) expose directement les employés chargés d’éliminer les déchets aux substances toxiques. Par conséquent, ces derniers augmentent leur risque de développer des maladies thyroïdiennes ou pulmonaires. Les conséquences sont encore pires pour ceux qui vivent près des décharges sauvages, car ils risquent de subir des fausses couches, ou de voir leurs enfants souffrir de problèmes de croissance.
Selon l’équipe de chercheurs, cette situation tient notamment à un manque de sensibilisation, de lieux adaptés et de volonté politique. Kuehr conclut ainsi : « Les politiques doivent mettre cette priorité dans leurs projets pour développer des stratégies appropriées. Il faut un financement solide, un bon système de récolte de déchets et énormément de coopération internationale. »
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