Si vous pouviez emporter quelque chose dans l’espace, que choisiriez-vous ? Pourquoi pas une plante, tenez. Par contre, mieux vaudrait opter pour un spécimen robuste : les algues du cercle arctique, par exemple. Déjà connues pour leur capacité de résistance à des conditions météorologiques difficiles, elles seraient aussi en mesure de survivre dans les conditions extrêmes de l’espace. Plutôt impressionnants, ces végétaux.
Après 530 jours à bord de la Station Spatiale Internationale, sur un plateau situé en extérieur, des algues vertes de l’espèce Sphaerocystis sont revenues sur la Terre ferme en juin dernier, vient d’annoncer la Fraunhofer-Gesellschaft, un institut allemand spécialisé dans la recherche en sciences appliquées. Les spécimens concernés ont résisté aux conditions suivantes : des radiations ultraviolettes intenses, des températures allant de moins 20 à 47 degrés Celsius, et bien sûr, au vide spatial.
Et pourtant, il s’agissait de conditions plutôt avantageuses pour les algues, a précisé René Demets, de l’Agence spatiale européenne, au New Scientist : « Ces algues ont été desséchées (déshydratées) avant d’aller dans l’espace, et pendant leur séjour sur l’ISS on les a maintenues endormies, sans croissance, sans développement et presque sans aucun métabolisme. Mais l’expérience montre que certains organismes terrestres sont suffisamment robustes pour faire face à des mois d’exposition à l’espace, sans combinaison spatiale ».
Un petit pas vers la colonisation de l’espace ?
Dans les jours qui ont suivi leur retour, les algues se sont remises à vivre normalement, même s’il reste encore aux chercheurs à analyser de potentielles conséquences sur l’ADN des algues. Si les radiations peuvent endommager l’ADN humain, cela pourrait aussi être le cas pour les algues. Néanmoins, le fait que les plantes aient survécu à ce voyage spatial ajoute du crédit à la panspermie, une théorie scientifique qui affirme que les comètes et les météorites pourraient apporter la vie sur des planètes stériles.
Si des plantes avaient déjà été amenées à bord de l’ISS, c’est la première fois qu’elles ont été exposées au vide spatial. La résistance de ces algues ouvre ainsi la perspective que les hommes puissent un jour transporter des plantes dans l’espace pour les faire pousser sur d’autres planètes. De quoi fantasmer encore un peu sur la colonisation de l’espace par l’espèce humaine.
« Ces découvertes sont importantes à plusieurs niveaux — cela inclut la perspective d’une mission sur Mars un jour. La production de nourriture sur Mars serait essentielle pour la survie, si les hommes colonisaient la planète rouge dans un lointain futur », peut-on lire dans l’étude publiée sur le site de la Fraunhofer.
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