Un comité de scientifiques de deux organisations américaines — la National Academy of Sciences et la National Academy of Medicine — soutient l’idée de modifier les génomes d’embryons humains pour éviter la transmission de certaines maladies génétiques et de malformations héréditaires.
Le groupe souligne que ce genre de traitement n’est pas encore possible, mais appelle à envisager, une fois que les principaux risques auront été éliminés, d’y recourir sous certaines conditions, c’est-à-dire dans ces deux cas précis.
Cette technique permettrait potentiellement de faire disparaître certaines maladies, comme celle de Huntington ou de Tay-Sachs et des invalidités du code génétique des embryons. Mais ses implications sociales divisent la communauté scientifique.
Inégalité génétique
Marcy Darnovsky, une généticienne, s’alarme ainsi : « C’est ouvrir la porte aux publicités des cliniques de fertilité pour donner à vos enfants une avance dès leur naissance grâce à des gènes modifiés. Et qu’il s’agisse d’avantages réels ou supposés, ils accentueront de manière disproportionnée les avantages des plus aisés. »
Le débat sur l’égalité d’éventuelles améliorations génétiques n’est pas nouveau. On retrouve même ce genre d’interrogations dans les grands classiques littéraires du 20e siècle, notamment dans Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley. Plus récemment, les découvertes concernant l’utilisation de l’enzyme CRISPR-Cas9 pour modifier de manière efficace l’ADN ont relancé le débat.
De son côté, Eric Lander, un scientifique du MIT, explique qu’il faut veiller à l’équilibre de ces pratiques et avancer dans ce nouveau domaine avec prudence, car ces méthodes pourraient « laisser des traces géniques permanentes dans la population humaine et les générations à venir. »
Les expérimentations génétiques ont déjà commencé à se répandre, notamment en Chine où des scientifiques ont effectué des thérapies géniques sur des patients pour essayer de les soigner du cancer.
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