Google va enfouir dans son moteur de recherche les sites qui font le plus souvent l'objet de demandes de retraits de contenus, faisant ainsi remonter mécaniquement les plateformes légales.

Etant lui-même devenu vendeur de musique, de livres ou de films sur sa plateforme Google Play, Google ne veut plus être un outil mis à disposition des internautes pour trouver des sites sur lesquels télécharger des contenus piratés. Après avoir déjà bloqué certains mots liés au piratage dans les affichages instantanés de son moteur de recherche, la firme a annoncé vendredi qu'elle allait modifier cette semaine son algorithme d'affichage des résultats, pour sanctionner les sites pour lesquels il a reçu un grand nombre de demandes de suppressions d'URL au nom du droit d'auteur (sauf pour ses propres services YouTube ou BlogSpot, comme le fait remarquer Blackistef)

"A partir de (cette semaine), nous allons commencer à prendre en compte un nouveau signal dans nos classements : le nombre de demandes valides de retraits de contenu pour violation de droits d'auteur que nous recevons pour un site donné. Les sites avec des nombres importants de demandes de retrait pourraient apparaître plus bas dans nos résultats", explique Amit Singhal, le vice-président à l'ingénierie de Google.

"Ce changement de classement devrait aider les utilisateurs à trouver des sources de contenu légitimes, de qualité, plus facilement – que ce soit une chanson publiée sur le site musical de NPR, une série TV sur Hulu, ou une musique streamée sur Spotify".

Au mois de mai dernier, Google avait révélé avoir reçu plus de 1,2 millions de demandes de retraits d'URL en un mois seulement, pour violation de droits d'auteur. Toutes les deux secondes, il efface un résultat dans ses listings. Mais il montrait aussi que même sur les sites réputés les plus utilisés pour le piratage, le pourcentage des URL dont le retrait était demandé par les ayants droit était assez faible. Moins de 1 % pour FilesTube par exemple, et moins de 5 % pour The Pirate Bay. Avec son nouvel algorithme, les 99 % de pages non supprimées le seront mécaniquement, en étant enfouies au fin fond des pages de résultats.

Le mois dernier, le nombre de demandes de retraits de résultats a explosé, avec 4,3 millions de demandes sur le mois de juillet. Avec son nouvel algorithme, les ayants droit seront encore plus tentés de signaler massivement les contenus piratés qu'ils découvrent. Avec le risque de rendre toute vérification impossible. Or l'on a vu encore ce mois-ci que des sites parfois totalement légaux peuvent être pris pour cible par des ayants droit à la gâchette facile.

Pour répondre au problème, Google promet aux sites concernés qu'ils pourront toujours se défendre en remplissant des formulaires de contre-notification. A voir dans les faits ce qu'il en sera.

Et rappelons que si jamais vous souhaitiez changer de moteur de recherche, Numerama a publié une comparaison de 5 alternatives à Google.

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