2030 sera-t-elle la décennie où se dérouleront les voyages habités vers Mars ? Avant de quitter ses fonctions, Barack Obama s’était fendu d’une tribune en déclarant que les États-Unis devaient se préparer à ce défi historique : « nous avons fixé un objectif clair pour le prochain chapitre de l’histoire de l’Amérique dans l’espace : envoyer des humains sur Mars dans les années 2030 et les ramener sur Terre en toute sécurité ».
Ce cap, le Congrès des États-Unis est prêt à le suivre. Le site SpaceNews rapporte que le Sénat et la Chambre des Représentants ont adopté à l’unanimité un texte de loi qui confirme cette échéance. Le calendrier évoqué est même plus précis, puisqu’il est demandé d’établir une feuille de route pour faire en sorte qu’une mission puisse avoir lieu en 2033, soit dans seize ans.
Est-ce que ce voyage inclura nécessairement un atterrissage sur le sol martien, à la façon du programme Apollo qui a permis à plusieurs astronautes de fouler la Lune ? Toutes les éventualités sont ouvertes. En effet, « l’objectif à long terme des missions humaines » évoqué dans la loi ne tranche pas entre des « missions humaines près de Mars ou à sa surface dans les années 2030 ».
Le texte de loi traite de plusieurs autres sujets, du télescope spatial James Webb au rover Mars 2020, en passant par les suites à donner à la vieillissante station spatiale internationale, à l’étude à Europe, l’une des lunes de Jupiter, aux recherches dans l’aéronautique, au suivi des objets situés en orbite de la Terre et bien entendu aux technologies qui seront nécessaires pour atteindre la planète rouge.
Ainsi, le texte appelle naturellement l’agence spatiale américaine à poursuivre ses efforts dans le développement de la capsule Orion — dont un vol expérimental près de la Lune est planifié pour 2018, sans aucun équipage à l’intérieur pour l’instant — et la conception du SLS (Space Launch System), qui sera le nouveau lanceur lourd de la Nasa pour toutes les missions plus lointaines dans l’espace.
Le soutien du Congrès survient alors que la Nasa voit son pré carré contesté par des firmes du secteur privé. Des sociétés comme SpaceX ont elles aussi envie d’aller sur Mars et ont même un calendrier plus ambitieux que celui de Washington, avec des vols habités que l’on promet pour la décennie prochaine. Citons aussi Boeing, qui partage des ambitions similaires, et de Blue Origin, qui construit un lanceur lourd.
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