Les conséquences du réchauffement climatique sur les océans — principaux indicateurs de ses effets puisqu’ils absorbent 90 % de la chaleur supplémentaire provoquée par ce phénomène — ont été sous-estimées pendant de nombreuses années : c’est ce que révèle l’étude d’une équipe d’océanographes, qui affirme que cette tendance inquiétante se poursuit 13 % plus vite qu’on ne le pensait jusqu’ici.
John Fasullo, l’un des co-auteurs de l’étude, précise : « [Elle] démontre que les océans ont absorbé plus de chaleur au cours des cinquante dernières années que ce qui a été signalé auparavant grâce aux nouvelles révisions de nos analyses sur la sensibilité du climat par rapport aux gaz à effet de serre et à la hausse liée du niveau de la mer. »
Cette découverte tient à un changement technologique dans leur méthode d’analyse : depuis 2005, les océanographes peuvent s’appuyer sur le système Argo, un ensemble de plus de 3 500 flotteurs dotés de capteurs déployés dans les océans du monde entier qui peuvent plonger en profondeur et retourner à la surface. Une innovation qui permet d’obtenir des résultats plus précis que la méthode précédente, qui recourait aux bathythermographes, des appareils permettant de mesurer la température de l’eau en fonction de la profondeur.
La fiabilité du système Argo
L’équipe a couplé les résultats observés par Argo à ses corrections des données précédemment obtenues — jusqu’aux années 1950 — pour en tirer ces observations inquiétantes. Les scientifiques démontrent notamment que le taux de réchauffement a quasiment doublé depuis 1992 par rapport à celui de 1960.
Lijing Cheng, autre co-auteur de l’étude, précise leur démarche : « L’étude des océans était très fragmentée avant que nous entrions dans l’ère du système Argo. Nous étions confrontés à un manque majeur de données dans certaines zones, notamment dans l’hémisphère sud. Notre défi a consisté à évaluer le changement climatique global des océans du monde entier et à combler ce manque de données. »
Le réchauffement des océans s’avère d’autant plus critique qu’il contribue à la formation de cyclones encore plus destructeurs, comme l’ouragan Matthew ou à des inondations de plus en plus fréquentes.
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