Qui a dit que les fusées ne pouvaient pas être recyclées ? Certainement pas Elon Musk. Pour la première fois dans l’histoire de la conquête spatiale, un lanceur qui avait déjà été utilisé lors d’une précédente mission spatiale a décollé de la surface de la Terre. La société américaine SpaceX a lancé ce 30 mars 2017 sa fusée Falcon 9, et son premier étage totalement recyclé.
Le décollage, réalisé depuis le Kennedy Space Flight Center de la Nasa en Floride, a eu lieu à 6 heures et 27 minutes. À son bord, se trouvait un satellite de télécommunications SES-10, dont la mise en orbite doit permettre de fournir au Mexique, aux Caraïbes et à l’Amérique centrale et du sud une couverture mobile.
Atterrissage contrôlé au milieu de l’Atlantique
Après s’être désolidarisé du reste de la fusée, le premier étage réaménagé a entamé une descente contrôlée, avant de venir se poser sur une plate-forme prévue à cet effet dans l’océan Atlantique.
Depuis plus de deux ans, SpaceX multiplie les tentatives de récupération de morceaux de fusée pour de nouveaux lancements. La société avait déjà procédé au premier lancement et atterrissage de cet étage en avril 2016, dans un voyage à destination de l’ISS.
Une grande révolution dans les vols spatiaux
Elon Musk, dirigeant de SpaceX — quand il ne cherche pas à connecter le cerveau des humains aux machines — s’est félicité de cette réussite, allant jusqu’à parler d’un accomplissement pour cette première expérience de recyclage d’un étage de fusée à bord d’un vol spatial : « Cela signifie qu’il est possible de faire voler et revoler le premier étage d’un lanceur, qui est la partie la plus chère de la fusée. Cela finira par aboutir, finalement, à une grande révolution dans les vols spatiaux. »
En effet, ce lancement réussi ouvre la voie à des perspectives économiques intéressantes dans la recherche spatiale. À l’heure actuelle, les missions spatiales destinées à une mise sur orbite supposent de construire à chaque fois de nouveaux lanceurs, dont les coûts de fabrication par unité peuvent s’élever à une dizaine de millions de dollars.
Des économies non négligeables
Alors que les lanceurs se perdent généralement au cours du lancement, la stratégie mise en place par SpaceX depuis 2011 est de faire atterrir ces morceaux de la fusée après le décollage, en vue de les réutiliser lors de missions ultérieures.
À long terme, le procédé développé par la société américaine pourrait permettre de réaliser des économies importantes sur les coûts de fabrication des missions. Le premier étage recyclé du Falcon 9 contient en effet les principaux moteurs de la fusée et une grande partie du carburant nécessaire à son lancement.
Quinze ans de travail pour en arriver à ce résultat
Son retour en un seul morceau sur terre pose à présent la question d’une potentielle troisième utilisation. Il faudra encore un peu de patience avant de savoir si le projet est réalisable. « Cela nous a pris quinze ans pour en arriver à cette étape, c’est long. Il y a eu des difficultés sur notre chemin, mais je suis très fier que SpaceX ait pu réaliser cette étape incroyable dans l’histoire de l’espace », conclut Elon Musk.
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