Va-t-on bientôt reproduire le cerveau humain dans toute sa complexité, grâce à des logiciels qui seront capables de « penser » comme un Homme ? On sait que Google travaille sur le sujet au sein du Google X Lab, avec le recrutement de Ray Kurzweil ; mais l’Europe n’entend pas à rester à la traîne. Loin s’en faut. La Commission Européenne a annoncé lundi qu’elle avait retenu le projet « Cerveau Humain » parmi les deux qui ont remporté aujourd’hui un concours visant à soutenir des « technologies futures et émergentes » (FET), avec plusieurs milliards d’euros de financements à la clé.
Le projet « Cerveau Humain » bénéficiera dès cette année d’une enveloppe de 54 millions d’euros prise sur les crédits 2013 de la Commission Européenne, et pourra surtout compter sur une alimentation financière continue pendant les 10 prochaines années, ce qui est rarissime dans la recherche scientifique. Au total, le projet pourrait bénéficier d’un milliard d’euros de dotations, qui ne seront toutefois supportées qu’en partie par la Commission Européenne. Le reste proviendra des états membres de l’Union Européenne, des Universités, et du secteur privé.
« Grâce à cette initiative, les neurosciences et la neuro-informatique pourront, en simulant le fonctionnement du cerveau, recueillir et intégrer des données expérimentales afin de détecter et de combler les lacunes dans nos connaissances« , explique la Commission. « Dans le domaine informatique, de nouvelles techniques de supercalcul interactif centrées sur les besoins de la simulation cérébrale auront des répercussions dans un grand nombre de secteurs, tandis que des dispositifs et des systèmes modelés à l’image du cerveau permettront de repousser les limites fondamentales de l’efficacité énergétique, de la fiabilité et de la programmabilité des technologies actuelles en créant les conditions nécessaires à l’émergence de systèmes intelligents imitant le cerveau« .
Dirigé par le chercheur Henry Markman de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, le projet regroupera 87 organisations répartis dans 23 pays, dont 16 européens. On y trouve notamment en France l’Université d’Aix-Marseille, le CNRS, le CEA, l’Ecole Normal Supérieure, l’Inserm, l’INRIA, l’Institut Pasteur, ou l’Université Pierre et Marie Curie. Parmi les acteurs privés, on peut remarquer la présence d’IBM, SAP, ou Bosch.
Donner un cerveau humain aux robots
« Comprendre le cerveau humain est l’un des plus grands défis de la science du 21ème siècle. Si nous pouvons relever le défi, nous pourrons comprendre plus profondément ce qui fait de nous des humains,à développer de nouveaux traitements pour les maladies du cerveau, et construire de nouvelles technologies informatiques révolutionnaires. La technologie informatique moderne a mis ces objectifs à portée de main« , explique le site officiel du consortium « Cerveau Humain ».
« Les scientifiques ont fait des recherches sur des aspects isolés du cerveau pendant plus d’un siècle, mais en dépit des progrès incroyables, il est devenu évident qu’il faudra un siècle ou plus avant que nous puissions mesurer tous les gènes, les protéines, les cellules, synapses et circuits dans le cerveau, dans toutes les conditions et espèces possibles, à chaque âge possible, pour toutes les maladies possibles. Une autre stratégie consiste à identifier des données qui doivent absolument être mesurées de façon expérimentale, et à déduire le reste de ce que nous savons déjà« .
Au final, le consortium souhaite mettre en place 6 plateformes de recherche, dont une plateforme d’ « Informatique Neuromorphique« , qui permettra de « traduire des modèles du cerveau dans de nouvelles classes d’appareils matériels et de tester leurs applications« , ainsi qu’une plateforme de « Neurorobotique« , qui visera à implémenter des cerveaux virtuels dans des robots.
« Le cerveau gère des milliards d’unités de calcul connectées à travers des kilomètres de fibres et des trillions de synapses, tout en ne consommant pas plus (d’énergie) qu’une ampoule de lumière. Comprendre comment il fait (…) peut fournir la clé non seulement d’une nouvelle catégorie de matériels, mais aussi à un changement de paradigme pour l’informatique dans son ensemble« .
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